Charles Aznavour
Tendre Arménie
Son sol est sillonné que par ses cicatrices
Dieu l'a mise à l'épreuve sans la ménager
Elle n'a survécue qu'aux prix de sacrifices
Le plus souvent trahie, le plus souvent violée
L'ennemi s'est toujours pressé à ses frontières
Elle a pleuré son sort pourtant s'est ressaisie
D'attaques meurtrières en tremblement de terre
Elle a vécu le pire, pauvre et tendre Arménie
Elle a connu la faim, le froid et la misère
Elle a serré les dents, elle a imploré Dieu
Elle a vu s'engager et ses fils et ses pères
Accompagné des mères avec les larmes aux yeux
Elle a toujours été l'objet de convoitises
Perdue dans ses montagnes aux portes de l'Asie
A deux pas des nuages au choeur de ses églises
Elle a subi son sort douce et tendre Arménie
Son histoire est tachée du sang de mille guerres
De siècles de douleurs comme d'espoirs mort-nés
Ses héros sont couchés dans des vieux cimetières
Couchés mais morts debout face à l'adversité
Elle a gardé sa langue et sauvé sa culture
Elle s'est accrochée pour sortir de la nuit
Mille fois ravagée elle renaissait pure
Pour tout recommencer, belle et tendre Arménie
Dans ce coin tourmenté du monde elle s'accroche
A son destin cruel depuis la nuit des temps
L'arme à proximité de la faux et la pioche
Pour défendre sa terre et nourrir ses enfants
Indépendante enfin sur son sol légendaire
Elle se prend en main et respire et revit
La liberté conquise il y a tout à faire
Avec l'aide de Dieu et la foi et l'envie
Sous la cendre des ans sous les amas de pierres
L'espoir reste permis, jeune et tendre Arménie