Chiens de paille
Moments suspendus
Le jour luit à peine, la vie appelle à vivre sur nos rives amères
La nuit remmène sa ville en berne froide comme les ruines d'Athènes
Déjà ivre de la semaine chacun flippe, s'enferme dans le bruit de soi-même
Dans nos lisses ornières, l'envie d'autres terres pique comme nos yeux, l'eau de mer
Le temps remplit l'oreille de redites grossières, fuyant par derrière
Entre effluves de guerres, flux de faillites, mutations qui merdent
S'dressent des cubes de verre ne laissant que cubes de ciel et créatures de sel
Errantes chrysanthèmes plus froides vivantes que mortes
Ne craignant plus le désert, ne rêvant que de sommeil
Que du désir de souffler un peu, de mieux bouffer
Néant individuel, échelle industrielle
Si cette vie est une médaille, j'en suis le revers
Casque sur les oreilles
Je me place face au soleil, besoin d'air frais
Pour une bouffée, je presse "play"
Communion de l'esprit et de l'instru', moments suspendus
Communion de l'esprit et de l'instru', moments suspendus

[Refrain]
Mic dans la main. Poésie sur les lèvres. Moments suspendus
Intimistes syllabes dans les synapses en quête d'invisible
Quarante-quatre lignes nouvelles offertes aux esprits ouverts
Mic dans la main. Poésie sur les lèvres. Moments suspendus

Voyage dans le champs des cieux, un lieu qui ne s'offre qu'en fermant les yeux
Porté par le beat, rai de lumière de mon ère humaine chant de Dieu, rimes diluviennes
Trente-sept degrés dans le corps, union de mes hémisphères, vision claire au pixel
Mon plexus solaire s'indexe sur le quasar Hip-Hop, le verbe juste opère des vertus d'Homère
Bonté céleste, mon cortex s'élève à la conquête de contrées stellaires
Je vis un jour dans le jour comme je quitte la planète, le temps s'accélère
Mon esprit fuse des plaines du Niger aux vents de Jupiter
Je perce les mystères de l’Univers, énigmes séculaires
La clé ? Une ligne de sub, de pieds et de caisses claire
Fusion des matières, rupture des barrières le flow, ma substance, un geyser
Vibrante atmosphère, j'épouse la courbure de la terre: moment extrême
Osmose entre mouvement interne et mouvement externe
Derrière mes globes oculaires défilent mille crosses et bonheurs, chaque pose en couleurs
Ainsi s'exaucent mes prières, instant lapidaire
Vêtu de turbans et de velours, je parcours l'espace sacré de ces hauteurs inavouées
Espace dont t'as jamais rêvé, Dieu seul y a déjà séjourné secret tel Hagakuré
Le monde d'en bas me semble désormais lointain et abstrait
Je trouve la force dans ces rêves pour qu'ils ne restent pas que des rêves
La mémoire des oubliés ne restera pas que mémoire
Que cet art soit loué, je découvre qu'exister c'est comme s'évader
Nombreux le veulent mais peu le peuvent, au son de Big L, je fais peau neuve
Ces instants me rappellent combien on est seuls, combien on s'y fait
Contraints de foncer, oubliant que ce qu'on fait de nos vies résonne dans l'éternité
Le son, dans mon casque, baisse
Retour à cette existence à flux tendu
A ces sentiers battus, en quête de moments suspendus

[Refrain]
Mic dans la main. Poésie sur les lèvres. Moments suspendus
Intimistes syllabes dans les synapses en quête d'invisible
Quarante-quatre lignes nouvelles offertes aux esprits ouverts
Mic dans la main. Poésie sur les lèvres. Moments suspendus Paroles rédigées et annotées par la communauté française de Rap Genius