Raphael
La vie dure
[Couplet 1: Raphaël]
La vie dure
Rester dans l’droit chemin
Résister aux tentations
Bien choisir les siens
Ne pas plonger dans les conneries
Pas souvent évident à Paris
Pour un jeune négro comme moi ayant beaucoup de soucis
C’est moche, les années passent
Des frères partent
Paix pour eux, du cœur j’dédicace
À leur âme près d’Dieu
Je vis et donne le meilleur d'mon amour
Le Soleil brille rarement de nos jours
J’ai fait une promesse, j’dois tenir
Cours, pète le parcours
C'est tout vu, dans la rue, les gars sont tendus
J’ouvre grand les yeux, réalise maintenant que le regard tue
Entouré d’blocs de béton, j’cherche le chemin d’une route lumineuse
Blindé, maque un réseau, ma famille mon crew pour que j’creuse
Mon passé contient trop d’merde et c’est pas fini
La même rengaine, les mêmes discours le soir en bas d’la té-ci
Les mêmes problèmes, les mêmes dilemmes sans cesse avec les képis
Beaucoup plus d’hypocrisie, beaucoup plus de jalousie
Il y a trop d’choses à prendre mais l’homme d’aujourd’hui
Veut tout pour lui seul, rien l’ralentit, c’est comme un combat sans merci
Sous un grand ciel gris, la nuit, j’me dis quand est-ce que j’m’enrichis
Pourquoi les mêmes questions si les réponses sont pas définies
J’vis une vie d’rue, et sans aucune pitié
Glaciale comme un iceberg, dure comme du béton armé

[Refrain (*2)]
Une vie dure sans merci, y'a plus d’pitié ici
Quand l’vice te sourit, c’est ta chance qui s’enfuit

[Couplet 2: Rocca]
Yo, la vie dure, passer son temps à fuir les quatre murs
Chercher son futur, brasser la thune sale dans les coins obscurs
Camé fauché, tires de flics, nier, récidiviste en herbe
Cailles, pitbulls enragés, bisbille, percer découper
Trafic corsé, voyous fils de putes, toujours relou
Taspé nymphomanes confirmées, fon-bou, kleptomane de quartier
Baston kisdés, course-poursuite contrôle de papiers
Taxi baskets, one love à tous les gars en fly jacket
C’est tout le monde que j’ai connu de près ou de loin
Je ne dois rien à personne, t’as vu, j’ai grandi je suis devenu quelqu’un
Fini les flash-back, nostalgie des plans soporifiques
Du style back in the days typiques, souvenirs de jeunesse pathétiques
J’ai changé le pilon donc je n’revois plus personne
Tu sais les chemins se croisent et s’séparent
On devient ce que l’on est
Mes amours d’antan mes ex, c’est du passé comme toi
Ça me vexe pas mais cesse de parler de ma vie
C’est comme ça
J’ai mes gars, t’as tes gars
À présent passe ton chemin
J’ai qu’une parole et je la tiens comme un calibre dans mes mains
Y'a qu’moi qui sais qu’tu m’dois toujours cent sacs mais c’est oublié
Y'a rien qu’à voir comment t’es sapé pour te pardonner
Y'a rien qu’à voir comment t’es sapé pour te pardonner
Et dire que t’étais mon pote ça fait d’la peine tu sais
Fallait s’en sortir comme les autres, t’as préféré rester
Mener cette vie qui coince tes yeux, tes mains, c’est dur je sais

[Refrain (*2)]
Une vie dure sans merci, y'a plus d’pitié ici
Quand l’vice te sourit, c’est ta chance qui s’enfuit

[Couplet 3: Daddy Lord C]
Mon cœur, c’qui l’attise, c’est pas la tise, mais quitter la tèce
Pour ça, j’mets là tout c’qui peut m’permettre de pas boire la tasse
De l’astuce pour que j’décolle en bas j’les laisse tous, pas d’esbroufe
Deux gars qui bronchent le temps qu’je tousse
Si j’mets tout, c’est pour qu’ces types qui s’tuent pour qu’je stoppe
Que s’estompe notre progression, entre nous qu’on s’tape
La tune, la question casse-tête, l’État te dit casse-toi, et sujet vital
Tu vis tel une d’ces viduc
Même si le fisc te vise, des tas, un sac d’écus
J’compte pas sur le cul, loin d’là, pour refaire ma déco
Mais en découdre, c’est c’qui t’manque entre nous v’là c’qui déconne
Après toute la misère, le chômage, la populace endure normal
Tu t’affoles quand tu découvres pourquoi jamais on dort
C’sont pas les lumières des keufs et tous les gars qui t’entourent
Qui vont t’sauver quand faut manger
Et c’est bon, j’mène la vie dure
C’est pas comme certains, une simple aventure
Pas d’quoi être vantard quand la réussite s’fait souvent tard
C’qui compte, c’est l’résultat, à moi on m’raconte pas qu’j’mène la vie dure
Et j’souhaite que ça change, tant qu’la vie dure

[Refrain (*2)]
Une vie dure sans merci, y'a plus d’pitié ici
Quand l’vice te sourit, c’est ta chance qui s’enfuit