La mode serait-elle aux aplats ?
Aux couleurs nues ?
C’est souvent ce qui devrait mourir
Que l’on porte aux nues
Vaut mieux évider le sens
Luxer les psaumes
Pour que la critique fasse vœu de silence
Devant les lignes de mes paumes
Quoi de plus laid que de peindre son âme, Son âme sur ses joues ?
Quoi de plus laid que de se pendre à son drame, À son drame comme à un joug ?
Les oracles sont des aveugles
Qui crient aux loups
Pour ne pas buter sur le grand meuble
Qu’est le peuple à genoux
Il n’est jamais trop tôt
Pour éviscérer le culte
Il n’est jamais trop tard
Pour ramper devant les forces occultes
Quoi de plus beau que l’or quand il brûle
Quoi de plus laid que de peindre son âme, son âme sur ses joues ?
Quoi de plus laid que de se pendre à son drame, à son drame comme à un joug ?
Par-delà l’hiver
Du fond de ta nuit
Pour ce que valent tes rêves
De tigres endormis
Par-delà les serres
Où poussent l’ennui
Dans de beaux fruits couverts
D’un lustre jauni
Par-delà les mers
D’alcool suri
Où viennent vomir les dieux
Sous l’œil des furies
Je t’attendrai
Au seuil du désir
Ce que ton visage ne peut dire
Il le respire