VII
Une touche d’invisible

[Couplet 1]

Les jours passent, sinistres et sans beauté
Dans la classe, mécanisme saboté
Le dos voûté, traînant son cartable
Regardant ses pieds, griffonnant sur la table
L’adolescent bizarre s’efface au dernier rang
L’élève au teint blafard n’a rien d’exubérant
Même les profs n’y prêtent aucune attention
Dans l’indifférence, une forme d’humiliation
Un simple défouloir, une âme que l’on piétine
Les couloirs comme un labyrinthe à la Shining
Besoin d’un ciel neuf et d’un soleil radieux
S’éteindre à petit feu, s’enfermer dans son œuf
Anxieusement, partir sans l’extrême onction
Quand le suicide devient la dernière option
Juste un Adieu, repartir à zéro
Entrer tout entier dans un cœur juste assez gros

[Refrain]
Sur mes portraits les gens ne font que pâle figure
Insignifiants comme tous ces fantômes taciturnes
Fresque sans traits, presque hantée
Spectre entier seul sur le sentier
Sur mes portraits les gens ne font que pâle figure
Insignifiants comme tous ces fantômes taciturnes
Dans ce monde étrange, qu’il en soit ainsi
Une plume d’ange dans une touche d’invisible
[Couplet 2]

Dans la pièce comme une vague présence
Dans ces salons où règnent luxe et indécence
La besogne ordonnée d’un air hautain
Sans vergogne pour le menu fretin
La lumière s’éteint, la fatigue assomme
Le lendemain matin se lever, frotter le sol
Les états d’âme d’une banale bonniche
Savoir servir le potage à des gros riches
Humaine imaginaire sur des rotules esquintées
Faire la poussière sur les bibelots des blindés
Le silence d’une femme ornementale
Une poupée de grenier s’endort sous la mansarde
Exiguë, l’existence ne fait pas de cadeau
La condescendance bien plus lourde que le fardeau
La vie de rêve servie sur un plateau
Les Cendrillon crèvent sans les princes et les châteaux

[Refrain]

[Couplet 3]

La vie triche, ne laisse qu’une faible chance
La France est riche voilà qui lui fait une belle jambe
Un hôtel, le rêve d’une simple chambre
Le regard tendre et l’amitié d’une bouteille
Dans les squats on s’évade avec de l’héroïne
Tendre le bras quand les badauds font du lèche vitrine
Un patrimoine entier dans un sac plastique
Les misérables n’ont plus rien de mélodramatique
Des ministres qui ne parlent que d’égalité
Mais se conduisent avec si peu d’humanité
Insectes transparents d’apparence agaçante
Pour les passants : une vision embarrassante
La rue c’est plein d’histoires à dormir debout
L’entraide a disparu mais tout le monde s’en fout
Coucher en ville sous le béton d’un casino
Inutile comme la mairie pour les marginaux
[Refrain]

[Outro]

Une plume d’ange dans une touche d’invisible