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VII
Un animal dans le miroir

[Intro]
Ça n'a pas toujours Ă©tĂ© comme ça, je n'ai pas toujours pensĂ© comme ça. Vouloir mourir, ce n'est pas naturel tout de suite, ce n'est pas donnĂ© tout de suite Ă  la naissance. Vouloir mourir dĂ©pend de la vie qu'on a menĂ©. C'est une chose qui se dĂ©veloppe et qui arrive quand on est mangĂ© par son propre reflet dans le miroir
Se suicider, c'est refuser de se cannibaliser davantage* ( sans ' ). "Je n'en ai plus pour longtemps", voilà ce que je me répÚte aussi à longueur de journée

[Couplet unique]
J'suis dans l'impasse comme Carlito Brigante
Les mains gantées, les délinquants avec un grand D
Dans ma tĂȘte, j'ai le dĂ©cor d'une maison hantĂ©e
Tous les rappeurs que t'adore, j'les dévore entiers
Gros, j'irai pas faire le clown sur Kombini
Les casse-couilles finiront tous Ă  la clinique
Dans le pe-ra j'vois des gros beaufs mais y a peu d'braves
J'fais dans la punch de gauche, pas dans le peu-tra
Viens lire mes textes, j'ai pas besoin d'gimmick
Cauchemardesque, déter' comme Vladimir Illitch
J'milite, j'Ă©cris mes rĂȘves au lance-missile
J'ai pas d'équipe mais je t'écrase à domicile
PépÚre, moi mes albums se vendent par mille
Ça sent la poudre et la cervelle qui s'Ă©parpille
C'est officiel, encaisse les balles Ă  la Tony
J'prépare ton agonie sur 80 décibels
J'connais les ficelles, y a plus d'argent facile
Fan base Ă  l'asile, Sainte-Anne, Kremlin-BicĂȘtre
Basique, j'ai pas de bordel en Asie
Mùchoire sur le trottoir, j'éclate un vieux nazi
Ni gitan ni kabyle, mytho t'es qu'un blanc-bec
Vu de mon bled, vos slogans c'est de la branlette
Bref, joue pas les tchétchÚnes, les pirates
Si tu bégaies avec Fred sur PlanÚte Rap
Pro-pal', anti-sionard, j'emmerde les Finkielkraut
Mon dictionnaire, c'est mon seul pote
Alors, moi j'suis Ă  l'aise tant que la prod est balĂšze
C'est Bigflo & Oli versus la mafia albanaise
[?] pas l'mouv', vos médias c'est de la guimauve
J'en rajoute une couche, j'ai la couleur d'une ecchymose
Des noirs Ă  la psychose, les nuages gris passent
C'est l'histoire du vieux singe et la grimace
Lee Harvey Oswald sous le ciel de Dallas
Les flammes moyenĂągeuses de Marsellus Wallace
Fer Ă  souder, paire de pinces et chalumeaux
Calibre huit millimĂštres Ă  bout portant dans le dos
[Scratchs : DJ Monark]
Je me demande ce qui fait l'homme, ce qui fait l'animal
Quelque chose m'observait Ă  travers le miroir
Ce qui me tue m'attendait bien avant que je naisse
Réminiscences sombres aux couleurs d'améthyste
Je me demande ce qui fait l'homme, ce qui fait l'animal
Je mourrai comme on meurt au théùtre
Mais qu'est-ce tu veux qu'j'te dise, tu sais, mon Ăąme est triste

[Outro]
Quand le cosmos Ă©choue Ă  intĂ©resser les hommes, Ă  leur constituer une origine. Quand il se vide de ses constellations et de ses rĂ©seaux d'explication des joies comme des peines. Quand il ne prĂ©cise plus l'incidence de l'amour et du bonheur ne reste plus que son propre reflet cannibale dans le miroir. Quelque chose meurt quand on se fait face dans une intention de se dĂ©vorer. Mais la vie continue comme si de rien n'Ă©tait, comme si un scandale ne venait pas d'Ă©clater au grand jour. C'est le seul scandale dont on ne parle jamais dans les journaux. Les journaux hypocrites n'aiment pas vraiment les scandales dans les bains de sang et l'odeur du sexe dans les sillons de leur glaires Ă©cƓurantes. Je regarde souvent par la fenĂȘtre au lieu de regarder la tĂ©lĂ©vision. Ça prend vie. J'y vois des choses qu'il est difficile de dĂ©crire, comme les scĂ©narios oĂč je trouve la mort tous les jours dans mon théùtre. Des gens connus de moi et volontairement introduits qui m'ont fait mal ou que j'ai blessĂ©, que j'ai aimĂ©, qui m'ont aimĂ©, qui m'ont haĂŻ et que j'ai banni, qui sont sortis de ma vie ou que j'ai poussĂ© hors d'elle. Des gens qui ne sont plus qu'une main plaquĂ©e sur la bouche. Des gens qui revoient dans une succession de souvenirs prĂ©cis et rĂ©vĂ©lĂ©s ce qu'ils m'ont fait et ce que je leur ai fait