[Paroles de "Colère"]
[Couplet unique]
J'me suis fait tout seul, j'ai taffé, j'ai jamais quémandé
J'ai roulé ma bosse, rongé mon os toute la noche sans rien demander
Ouvre-moi la porte, j'y passe un doigt, demain le poing, après demain, le bras
Et quand j'serais dedans, même pas invité, j'vais m'imposer, ils vont m'analyser
J'vais rester de marbre, sortir une liasse, ils vont m'regarder compter comme un Hallyday
Toute va si vite, pourtant l'école m'avait dit qu'mon destin serait paralysé
Papa, maman, dites-moi tous vos rêves, maintenant qu'j'peux les réaliser, ouais
J'prends l'avion sur un coup d'tête, ouais, pour fuir la réalité, ouais
OPJ veut m'verbaliser, j'paye l'amende, j'prends mon Uber, direction place Vendôme
À la fin du mois, j'sais qui fait le plus, ta mère la pute
Poto, tu fais peur à personne, arrête la flute, tu fais les Neuer mais t'arrêtes pas l'but
T'es bon qu'à parler d'c'que t'aurais pas pu faire, j'descends d'un gros fer
J'descends d'un esclave, j'suis dans un hall crade, au défilé Etam
Et rien qu'ça m'té-ma, ouais, rien qu'ça m'té-ma, ouais
J'ai cherché la discrétion, un p'tit coin d'paradis
J'ai trouvé qu'des jaloux, des p'tits envieux qui veulent mes sous, ma racli
Mais j'parle pas trop, j'suis pas à plaindre, ils font d'la peine, sont grave à plat
Si tu m'prends pas quand j'marche à patte, tu mangeras pas si j'marche à balle
Des kichtas roses, moi, j'marche à ça, arrête la rage, dis "Masha'Allah", eh
Dis "Masha'Allah" si tu restes là, moi, j'pars là-bas
J'ai pas assez d'temps pour leur faire la guerre mais j'ai l'oseille pour payer des gens pour la faire
J'crois que c'est ça, le luxe, moi, j'suis plus dans l'bus, mon compte dans le plus, ouais
J'fais un bisou sur le front d'ma grand-mère et j'dis : "Bismillah" en partant
Dis si tu veux faire un carton, faut taffer jusqu'au cinquième quart-temps
La paire de bottes de madame, c'est mon ancien loyer et j'te parle même pas de la tenue d'ma daronne
J'm'étais juré d'le faire, j'ai tenu ma parole, malgré les vendeurs de rêve et leurs carottes
Cendrillon sort d'la boîte, veut ter-mon dans l'carrosse, bientôt j'me r'tire en paix à Biscaros
La retraite à 40, c'est pas impossible, j'investis dans les sub' mais pas dans les faux cils
J'suis entre Bill Gates et Mosey mais la vie m'a rendu franc au possible, ouais
Le regard intéressé par la gloire, sans être prêt à faire c'qu'il faut pour l'avoir
À la base, j'avais aucun talent, ouais, mais j'ai taffé en pensant qu'j'en avais
Résultat des courses : ils sont loin derrière, sont bons qu'à parler comme des bandeurs, ouais
J'sais pas qui t'es, j'sais pas c'que tu fais, ça m'intéresse pas, m'raconte pas ta vie
J'ai déjà des reufs, j'ai déjà été trahi, c'est la même histoire dans tous les coins cramés
Ma carrière : un traveling avant, j'avance évidemment malgré tous les savants qui disaient que j'partirais comme le vent
Starfoullah, ils sont navrants, ils pensent que pour monter tout en haut de l'arbre, faut scier ma branche
Ils sont pas méchants mais marrants, ouais
Sa mère le bleu et l'rouge, j'veux des marrons minimum, ouais
Ma fe-meu met du Burbe', pas du Marant, comportement
T'as beau enlever un caillou, tu casses pas la montagne
J'peux réaliser ma vie mais c'est Dieu qui fait l'montage
J'm'éclaire à la bougie pour revenir à la base
J'suis parti comme un gosse mais j'suis revenu comme un brave
Mon poto en larmes quand il m'a vu à la mosquée
Beaucoup moins d'amis dans mon roster et anciens amis dans mon toaster
Tout part de ma chambre, c'est le cluster, j'étais sous Mac Tyer et sous Busta
Sa mère les louanges, j'suis un bosseur, j'fais les finitions et le gros œuvre
J'construis pas une carrière sur des sourires, j'me fait discret comme petite souris
J'reviens et j'investie la tower, ils m'ont descendu et maintenant c'est des colleurs
J'suis bien réglé, j'ai la bonne heure, j'me paye un petit peu de bonheur
Entre deux clips et un phoner, moi, j'vise le calme, pas la colère