Manu Militari
Portrait de famille
[Verse 1]
Ça vient des quartiers où tout est fait à moitié
Tout est fait pour s’noyer, faut ramer ramener l’loyer
J’entends les boeufs aboyer, ils enquêtent sur la vie qu’jai
Partout c’est pareil négro de CDN à Villeray
Montréalistan gros c’est quatre fuckin millions d’zombies
Loin d’la mer vue sur l’écran du cell ou d’lordi
L’horizon c’est l’bloc en face on trompe l’ennui dans l’molly
La nuit est courte comme les jupes Elvira cherche son Tony
Elvira veut rouler en Porsche pour elle on fourre le système
Mais tu vas faire ta peine c'est fini les un sixième
Stéphane est sur la ligne, tous les jours il nous espionne
C’est l’retour de Staline, j’ai rien vu si on m’questionne
Mentalité d’Mom Boucher dans tous les blocs
Les gars veulent bouffer mais y’essayent pas d’trouver d’job
On est bouché comme la 40 mais impossible qu’on marche au pas
On est trop libre, on rêve de Rio pas d’la plage d’Oka
Chaque jour être meilleur, baisser les bras jamais
Chercher à être ailleurs pendant qu’les rançeurs parlaient
À quoi sert de traîner, des problèmes, des tensions
Ça s’finit en drame, meurtre, pleurs, sirènes, détention
Destiné à élever l’âme où l’moral baisse Époque
Pensée magique, on frôle la faillite comme la Grèce
On veut s’enrichir comme la Chine l’argent facile nous fascine
La drogue nous assassine, repose en paix Yassine
[Refrain x2]
On est des bêtes, une tête plantée sur un sexe
Une machine qui cherche à féconder l’espèce
Gribouillis d’humanité descendant d’gorilles
Stan Militari un portrait de famille
[Verse 2]
Huit milliards de virus ont pris l’océan d’assaut
L’homme est capable d’Auschwitz, Treblinka ou Dachau
L’homme est capable d’aimer son prochain comme sa planète
Son destin c’est d’raser l’mamelon d’la mer qui l’allaite
Le lait est caillé, ta femme est une fleur on veut la tailler
L’océan meurt nous on s’en fou, nous on est gaillé
On flotte sur l’instant présent, hanté par le passé
Le futur a quelque chose qui est cassé
On s’aime, un jour on s’hait, changer l’monde on a failli
Du Salvador au Mali par les armes on est envahi
La vie un traité d’guerre j’souhaite la paix à l’ennemi
On descend à même gare peu importe le train d’vie
On monte lentement on descend trop vite
Avant qu’la bombe H explose on profite
Aux amis perdus, une gorgée à l’asphalte
À ceux retrouvés, toujours une place à l’appart
Chaque homme est comme il est
Moi chus ghetto comme Ville-Émard
Mes racines sont heavy metal comme Kill’em All
C’est la nature on est toute issu d’la même cellule
On s’libère, si j’tais la mer j’s’rais mort d’inquiétude
[Refrain x2]