Lucio Bukowski
Psaumes métropolitains
[Couplet 1]
J’ai de l’hiver dans les veines et des idées dans les vers
Tout décimé dans l'éther, rêve d'une cité dans l'Everest
Et décider en effet, je dessinais sans les traits
J’ai lésiné sur les faits, quand j'ai rimé je me tais
L'âme ailleurs en train de commander un café noir sans crème
Lisant des poèmes de François Villon errant sans thème
Tous ont confondu l’homme libre et l’esclave sans chaîne
Dans un monde médiocre, l’art est vu comme un sans gêne
Et ça en jette, des corps parfaits pour esprit vide
Malgré l’anti-cernes, ce début de siècle reste livide
Plus qu’des écrans pour camoufler l’abîme
Quand la vie est triste j’y dessine un beau sourire kabyle
Au fond j’ai toujours aimé ça
J’ai squatté dans les bars, écrivant dans des gares
J’ai jamais traîné tard, des poèmes j’en grattais des tas
J’en rappais des barres tandis que mes gars sortaient les soirs
[Refrain x2]
La chose essentielle est celle que l’on ne dit pas
Chaque espoir est un paradis qu’on ne vit pas
Avance au ralenti vu les chimères qu’on traine
Je meurs de soif auprès de la fontaine
[Couplet 2]
J’irai jamais plus loin que mes foutues idées noires donc je demeure en paix
Dépouillé d’illusion donc je demeure entier
Chaque seconde jusqu'à ce jour fut un miracle
Me dis-je surplombant la vie nocturne de mon pinacle
La création est la seule forme de lutte
Elle apaise mon âme d’ici que l’sort me bute
Sans elle, à coup sûr j’aurais plongé
Etre fier : jamais je n’y aurais songé
Encore quelques raps et puis tchao
Psaumes Métropolitains extirpés de mon chaos
J’ai toujours un carnet pour quand je rate mon bus
Inspire un bout de ville et puis recrache mon blues
Il y a Dieu et des cuisses de femme
Il y a mieux mais des risques de flammes
Peu d’ambition comme un Christ en CDD
Mon havre de paix tient dans ces 30 mètres carré
[Refrain x2]