Lucio Bukowski
Underground sensitivity
[Couplet 1]
L'heure des derniers trains sonne
Des ombres croisent des ondes
Des uvéales enfuies
Lentement chassées par la pénombre
Des épiciers promotionnent les alcools forts qu'on sert
Et des cuivres résonnent à la porte des cafés-concert
En surplomb des trottoirs quelques antennes crachent des lueurs
Un type en haillon déclame des poèmes d’Éluard
Des bancs pleurent l'absence, arrosoir sucre d'absinthe
Mes s'melles frappent le béton froid, y laissent d'éphémères empreintes
L'obscurité s’immisce dans les artères de la ville
Aux pieds des édifices dessine de jolies flaques de bile
Des gyrophares se reflètent à la surface des murs peints
Des larmes coulent entre les fines coutures du tissu urbain
Il y a des choses moulantes vissées sur les hauts talons
Des billets, passant d'une main à l'autre dans de beaux salons
La nuit, mon avenue révèle de nouveaux aspects
Sur un mur naissent de belles courbes du bout d'un spray
Inspecteurs et gangsters, bordés d'poursuites cycliques
A travers les rues d'la ville sur un brancard à la clinique
De la vapeur recrachée par des bouches d'égouts vienne
Formée autant d'Babel à l'échelle 1/1000
[Couplet 2]
Des foules invisibles, des étoiles un peu stressées
Une agression sexuelle et l'odeur du citron pressé
Une longue inspiration des doubles-croches et des clefs d'sol
La lune fait renaître ma sensibilité d'sous-sol
Caillouteux et frivole, le désert pousse sur la place
La fumée d'un joint dans un hall, plus tard s'déplace
Réverbère et réverb', discothèque et verbe
Un SDF sous un pont, couché sur un coin d'herbe
Des cafards dans son corps danse avec le cycle lunaire
La nuit n'tuera pas ces milliers d'affiches publicitaires
Déjà le ciel s'éclaircit, mon voile optique s'épaissit
Une douce rosée court comme des prosélytes vers les Messies
Chaque chose reprend sa place, des chats perdent leurs pelages gris
Astres solaires s'en suit, à son tour l'obscurité s'enfuit