Lucio Bukowski
L’Homme Vivant
[Couplet 1]
J'avale d'un trait mon Blanton's, il y a des jours comme ça
Au fond d'un rad de merde, observant l'orage dehors
Et pas envie de faire des rimes, prends ça pour de la prose
Prends ça pour c'que tu veux d'ailleurs, ton avis je m'en branle un peu
As-tu lu les nouvelles de l'édition du soir ?
As-tu vu le clochard crever au fond du square ?
Sûrement qu'il avait un nom, mais l'hiver s'en tamponne
Sûrement qu'il avait un nom, mais les passants s'en cognent
Ils n'ont même pas le temps de savoir qui ils sont
Donc imagine la vie, l'amour, la mort des vagabonds
C'est triste... hein, quoi ? T'as même pas l'temps d'être triste
Faut qu't'envoies un tweet vite pour faire croire aux autres connards qu't'existes
[Couplet 2]
J'avale d'un trait mon Blanton's, il y a des jours comme ça
Au fond d'un rad de merde, observant la foule des gens dehors
Ils paraissent seul même en groupe, même en troupe ils sourient
Mais sont désespérés même en couple
Incapable de comprendre que leur seule présence est un miracle
Je ne vois que des insectes, l'âme humaine est un mirage
Homme civilisé ? Cause, tu m'intéresses
J'me sens isolé comme une idée de gauche au PS
Le petit travailleur précaire que je suis se marre
En attendant d'crever un max de curés laïcards
Ceci n'est pas un rap, nan, c'est une graine plantée
La lame dans la paume d'un homme vivant, enchanté(e)
[Couplet 3]
J'avale d'un trait mon Blanton's, ma tête commence à tourner
La rage grimpe, mais dans l'silence, comme un Comanche ajourné
Je prépare le feu interne avec des restes de rêves
Imagine le carnage avec des rêves de restes
Je promène mes idées avec des colliers d'force
Jamais un connard viendra m'décorer l'torse
Un sale goût d'uranium dans la bouche
A la recherche d'un bout d'humain isolé sur la touche
Cool, vivre dans l'ombre préserve des brûlures
J'préfère être réac' depuis qu'ils disent être le futur
Les visionnaires feront toujours des faux départs
Conjugue la cervelle et les couilles : Simón Bolívar