Lucio Bukowski
Golgotha
Yo ! J’ai transformé mon temps perdu en rimes, voici ce que tu écoutes !
Ce que tu prends pour des couplets sont des angoisses que je découpe
A trois heures du matin pendant que tes potes se pintent
Une tasse de café plus tard le jour se pointe
Je me rends au taf avec l’envie de chialer
Je voudrais écrire seul sans vos manies de piailler
Tous les chemins mènent à Rome ? Mon cul !
Ils ont préparé les croix, les clous, je sauve mon dû !
Quelques poésies, mon âme, mon art
Mon amour, mes amis, les amas de mon âge
Aime le gris dans le ciel pendant que l’automne déprime
Porte un bonnet même l’été c’est ma couronne d’épines
Tout s’écoule, comme Héraclide je compte les heures
Envoie mes instants de vie dans des compresseurs
J’observais serein, quand la nuit me boycotta
L’enseigne en néon rouge au-dessus du bar – Golgotha

Ce qui nous sépare nous rassemble
Ce qui nous égare nous assemble, seul dans un rade ou à cent
Hommes, femmes, chiens errants, voici notre seul chenil
Traverser les jours heureux avec une seule chemise
Tous se laissent glisser dans des existences à ski de fond
Ne leur pardonnez surtout pas, ils savent très bien ce qu’ils font
S’empiffrent de science mais demeurent dans des villes maigres
Enfonce mes lèvres dans le progrès il n’a qu’un goût de vinaigre
Et si le peuple se lève à temps
Enfonce un cocktail Molotov entre les côtes du Léviathan
Attendre les retombées, comme un pari prolifique
La liberté se gagne ailleurs que dans des partis politiques
Et les assassins sont veilleurs
Il a plu toute la journée du coup mes couplets sont meilleurs
Je jetterai mes stocks d’encre quand j’aurai atteint le gotha
Me retirerai en solitaire sur ma colline – Golgotha