Lucio Bukowski
Solitude peuplée
J’ai toujours fréquenté plus de murs que de filles nues
Entre routine et rapines grise est mon avenue
A garder jalousement sa rage serrée entre les dents
Je vis le vide en attendant le bus de minuit pétant
Je plaisante et reconstitue mes rêves en braille
Et bois ma torpeur avec des glaçons à la paille
En attendant qu’le temps me rattrape à la rame
Moi je mise tapis sur des pompes cardiaques en panne
1000 nuits à tuer, première symphonie de Brahms
Attendre l’instant où de nouvelles défaites s’entassent
Nous sommes les restes d’une époque sans appétit
Avec des déceptions heureuses tout au fond des rétines
Nostalgiques comme le boxer poète et son flingue
Je traine avec le parfum d’un ange sur mes fringues
J’écris par maladie pas pour baiser en fait divers
Car la vie est courte comme un micropénis un soir d’hiver
Billie dans le jukebox, des ciels me poussent sous l’épiderme
Que je déchire en lambeau et puis revend en dépit d’air
Poitrine en guimauve mosaïque de bris de lune
Nuage à particules au cœur d’une épaisse brume
Lisant Bukowski je pensais poèmes et filles
Mort des chimères à l’heure où la nuit se déshabille
J’oscille entre cœur de silicate et silicone
Avec des types genre Louis Calaferte en p’tites icônes
Je suis l’erreur à l’état pur, ma poésie en ligature
Victime de ma propre dictature, une p’tite rature
« T’assures » ils disent, ça réchauffe mais ne soigne pas
A 27 piges ma saleté de noirceur ne s’éloigne pas
Je parcours la ville en vie, loin des viles envies
Zigzaguant entre des foules de marionnettes sans fils
Qui s’enfuient loin de folles minutes qui s’enfilent
Pour finalement flotter, se réincarner en cil
[Refrain X2]
Ensuite, rire de bon cœur tout ça n’est pas si noir
Juste que parfois le sort est une vraie patinoire
J’avais les mots et puis plus rien, sinon de l’à peu près
Chacun sa façon de traverser sa solitude peuplée