[Couplet 1 : Anton Serra]
Ouais c’est ça nique ta mère, si l’rap est mort faudrait qu’t’enterres
Plus d’69 départements. Comment ? Il était mieux hier ?
Nous on t’débouche tous tes conduits, à force d’écouter d’la merde
Si aujourd’hui t’as une dent contre lui, on soigne tes problèmes dentaires
Ouais c’est ça t’es underground, le poing en l’air d’un Black Panther
Tu ferais mieux d’enfiler les gants, tes bras ballants, ils battent de l’air
Ah ouais c’est ça, le rap est mort ? Dehors vêtu, on s'endimanche
Tu f’rais mieux de pleurer sur ton sort, une semaine de taf sans Dimanche
Le rap se fout d’tes sentiments, on s’passera d’tes commentaires
Le rap, le rap, mais il est où ? J’m’en bats les couilles, j’suis pas son père
Ma 'zique s’ra toujours éternelle, intemporelle, à temps pour lui
Qui nique le mic’, remonte tes bretelles, ceux qui ignorent tous les pourliches
Les p’tits poulains, les p’tites pouliches, la cote du Rhône-Poulenc
Si l’rap est mort l’ami, écoutez Kacem d'Oullins
Si tu penses qu’le rap est mort, c’est qu’t’as des remords
L’avenir morbide, la réflexion d’un corps vide
La triste ambiance d‘un joint de culasse, d'un corbillard
Dégobiller sur les poches pleines de gros billets d’une grosse biatch
A l’esprit recroqu’villé, moi j’tends l’oreille au coquillage
Même en voyant les faux qui y’a, nous on s’en tape le coquillard
Le rap est mort ? Ouais c’est ça
Aucune envie d’cesser l’son, même en état de décomposition
Le rap est mort, voilà le mytho de l’année
Y’a trop d’santé dans son carnet, j’ai vu le véto le ramener
D’mon mic’ j'mets tout l'jack, comme Afro Jazz et Soul Choc
Si l’rap faisait du sale jazz, il encaisserait un cool chèque
Ici y’a que des gros schlass et ne parle pas de fourchettes
Ça coûte combien un feat, Lucio Bukowski et Kool Shen ?
Les boules j’ai, si l’rap est mort, j’subis l’électrochoc
Et dès l’aurore sur le marché j’vendrai des courgettes
[Couplet 2 : Lucio Bukowski]
Ton âge d’or, fous l’toi au cul avec un skeud de Rockin’ Squat
J’en ai rien à battre de vos délires de pré-ado qui s’doigtent
Ouais, mon art est bel et bien vivant, bel et bien vibrant
Le tien raconte sa vie en chougnant sur un divan
« Le rap est mort », va dire ça à tous nos auditeurs
J’parle pas des fans de Soprano sous inhibiteurs
La scène est là, y’a des tueurs dans chaque ville de France
Et le slogan sur ton t-shirt, c’est tous nous faire offense
À toutes les fiottes qu’écrivent l’éloge funèbre de ma culture
À tous les chiens qui font du buzz avec sa sépulture
Aux puristes de merde qui m’cassent les couilles avec Fabe
'98 c’était y’a quatorze piges alors zappe
Pour tout t’dire, moi j’sais pas si l’rap est mort
C’qui est sûr, c’est qu’les fils de pute n’ont pas d’visage comme Belphégor
Ouais c’est gore, pourtant, j’ai à peine effleuré l’thème
Le rap est dead, uniquement sur vos stations FM
J’me permets d’baiser profond chaque fils de lâche derrière l’écran
Salopes sans talent qui veulent stopper l'élan des grands
Ouais, toi t’es qu’une insulte de plus à chaque galette que t’estampilles
Le rap est mort ou c’est p’t-êt' qu’il s’cache pour être tranquille ?
Ici on est nombreux à l’côtoyer chaque soir
Il porte une barbe, un blouson noir, traîne tard dans les squares
Dans l’espoir d’être entendu par les plus sages
Pas des p’tits critiques qu’ont pas encore goûté au dépucelage
Si l’rap est mort connard t’as plus qu’à t’mettre au ska
En attendant, Anton Serra t’refait l’portait au Posca
Petit Darwin de la culture, élève de l’époque
Ces sales réac’ nous l’ont d’jà faite avec le jazz et le rock
Y’a plus de nécrophiles dans l’mouv’ que d’faux rebelles dans l’moule
Le rap est mort ? Nan, là tu t’fourres un doigt dans l’boule
Tu nous ignores car tout au fond tu restes amer
Paraît qu’t’es old school donc va niquer ta mère