Seigneur, quand froide est la prairie
Quand dans les hameaux abattus
Les longs angélus se sont tus...
Sur la nature défleurie
Faites s'abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux
Les chers corbeaux délicieux
Armée étrange aux cris sévères
Les vents froids attaquent vos nids!
Vous, le long des fleuves jaunis
Sur les routes aux vieux calvaires
Sur les fossés et sur les trous
Dispersez-vous, ralliez-vous!
Dispersez-vous, ralliez-vous!
Par milliers, sur les champs de France
Où dorment des morts d'avant-hier
Tournoyez, n'est-ce pas, l'hiver
Pour que chaque passant repense!
Sois donc le crieur du devoir
Ô notre funèbre oiseau noir!
Ô notre funèbre oiseau noir!
Mais, saints du ciel, en haut du chêne
Mât perdu dans le soir charmé
Laissez les fauvettes de mai
Pour ceux qu'au fond du bois enchaîne
Dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir
La défaite sans avenir
La défaite sans avenir