Léo Ferré
« Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne »
Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne
Ô vase de tristesse, ô grande taciturne
Et t’aime d’autant plus, belle, que tu me fuis
Et que tu me parais, ornement de mes nuits
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités bleues
Je m’avance à l’attaque, et je grimpe aux assauts
Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux
Et je chéris, ô bête implacable et cruelle !
Jusqu’à cette froideur par où tu m’es plus belle !