[Couplet unique]
Bien loin de l’époque des rêves et des « vite signez-moi »
Maintenant je sais qu’je saigne et je me sens bien que dans une salle vide de cinéma
J’aime pas l’succès mais en même temps, j’aime pas sucer
Si tu savais pas, maintenant tu sais
Je suis dans l’espace sans la fusée
J’suis sur l’Niken, le ciel est gris
J’veux tout niquer, mais quel est lе prix ?
Pour sortir, elle se dit : « Quеl sac ? »
Moi, j’me dis : « Quelle arme ? Quel étui ? »
Une nuit, le bateau dériva
J’suis comme un trône sans héritier
Comme un noir en série A
J’suis comme un héros d’série B
La vérité
Et on va mourir dignement si on est pris d’assaut
Évidemment, t’es Gennaro, j’suis Ciro Di Marzio
On a jobé par tous les temps
Alors mes frères, écoutez-moi
Ils te sourient quand tout est blanc
Ils te trahissent quand tout est noir
J’étais heureux, petit garçon sans palper
Aujourd’hui, j’suis un Boeing
J’me sens comme un avion en papier
Y a plus de couleurs dans mon ciel et j’me suis pris dans mon piège
Le regard vide, je vois le monde enfoncé dans mon siège
J’parlais en jour
Maintenant je parle en soir, en mal en soit
En chromes, en dettes, en bif, en temps, des ienclis sur les balançoires
Et quand je me réveille, je me demande encore où je vis
Et puis je me rappelle que j’avais un pompe scotché sous le lit
À ce qu’il paraît, quand j’dors, je parle, alors sûrement je parle en tonnes
Et mes fantômes me conseillent de braquer Place Vendôme
Si j’pouvais, je préférerais poser mon cul sur le banc dans une fac
Mais j’ai vu mon avenir à travers du sang dans une flaque
Et j’ai la flemme, mais crois-moi, je voulais m’élever
La musique, j’pense à elle, mais le texte s’écrit sous mes feux LED
Et on vivra nos putains de vies d’artistes séparément
Pour moi c’est pareil, mais ils parlent d’être vrais, mais ne le sont pas vraiment
Tu connais rien, mais rien que tu parles
Mais moi, je comprendrais si tu t’barres
On va toujours trop loin pour ceux qui vont nulle part
À part se fermer les portes, je me demande ce qu’a fait notre âge
Et on va tous rentrer au port juste après avoir fait naufrage
Et me parle pas comme si j’avais raison, parce que j’en sais rien
Tout ce que je sais, c’est que le temps passe vite comme les saisons, et que j’en fais rien
Et dans l’équipe, plus d’dix tarés, alors tu rappes et l’envie disparaît
Combien de fils de pute ?
Combien d’entre eux se disent carrés ?
Et en hiver, on t’laisse cailler, des rêves dans des cahiers
Des « gribouillis », des textes écrits endormi dans les escaliers
Je les connais trop, donc je préfère m’abstenir de les côtoyer
Mais je m’en veux au fond, car j’ai vu trop tard ici qu’on s’noyait
Alors j’te regarde quand tu danses et t’écoute quand tu penses
Mais je n’transporte que des putains d’mauvaises nouvelles comme ambulance
En regardant mon temps de vie expirer, et puis, au fil du temps, plus une visite
Je m’entends respirer, j’ai construit des murs invisibles
Mais frère, tu mens ?
On s’aimera éperdument ?
Mais tu vois rien, à part du vent ?
Et au final, t’es perdu, nan ?
Au fil des ans, des envies d’ailleurs
L’argent se blanchit
Que des bailleurs et des brailleurs
Poto, j’suis The Wire et Banshee