[Paroles de "Gardiens pt.2"]

[Couplet : Scylla]
Yeah
J'ai dû dormir trois heures, c’matin, je m'suis levé tôt
Goûter la piscine, bouffer un peu d'lumière
Mais y a comme une froideur, c’est la fin du jet-pro
Dix jours, dix nuits qu'on s'est engouffrés dans ce tunnel
Au milieu d'nulle part, au sud du Maroc
Dix jours, dix nuits à créer dans cette pièce à deux
On a pleuré d'rire, on a vrillé, on a crié, brillé, prié
Tapé des pompes et même écris des lettre à Dieu
J'viens de me réécouter chaque titre
Putain, dix jours, combiеn d'prods on a découpées ?
J'suis en train d’me prеndre l’un après l'autre chacun des tiens
Mais j’me rends compte que j'sais même pas c'que toi t'as pensé de mes couplets
Ah ouais, on n’a même pas pris le temps d'se l'dire
C'est comme ça, on a juste plié l'œuvre
On n'a rien pris le temps d'se dire
Comme d'hab', il est l'heure
Il est l'heure de s'dire les choses, et profites-en, ce s'ra pas souvent
Bizarrement, ça sort plus facilement quand ça parle souffrance
On f'sait tourner cette boucle hier, j'te voyais prendre des notes en m'regardant du coin d'l'œil
Ça ressemble à ça quand un fou pense ?
Ça doit faire quoi ? Environ quinze pige qu'on s'connaît ?
Premiers freestyles, premières frappes, j'vois l'éclair naître
J'y ai vu un signe, tu connais d'jà l'histoire, j'vais pas rev'nir dessus
J'ai d'jà tout dit après notre track sur Éternel
Premier jour de studio, on sort "Faites-moi mal" et "Cherche"
Y a quelque chose dans ce duo qui n'connaîtra pas l'échec
Aujourd'hui y a v'là les traîtres qui veulent nos morts
J'm'en bats les steaks, dis à ces traîtres qui peuvent l'allumer puis direct s'avaler l'cierge
C'est encore loin d'être fini, donc que Dieu bénisse ce projet
On verra dans quel monde et quel abîme les portes mènent
J'viens d'passer quarante piges et j'viens d'finir c'putain d'album avec l'auteur de "Qui m'demande ?", de "Gelati" et d'"Porcelaine" Ouais, la vie est belle (Belle, belle, belle, belle, belle)
Meilleure plume du rap FR, qui va faire quoi ?
Han, la vie est belle
On va voir c'quelle nous réserve
T'façon, il va reste qu'des souvenirs, frangin
Viens, on l'fait comme des voyageurs, hein
Viens, on joue, mais on laisse jamais c'foutu game nous diviser (Allez)
Viens, on laisse jamais l'doute ou Ibliss s'immiscer
Viens, on laisse l'instinct, la route ou les mystères nous initier
On laisse quelque chose de bien plus grand, plus ouf, plus vrai nous diriger
Hier encore, j'ai vu des gars avec lesquels j'rappais, mais dont j'ai dû m'éloigner
Problèmes d'jalousie, la gloire dévore les frères
Dix-sept piges, plus tard, sont encore en train d'jacter sur les réseaux comme des lâches
Ils voudraient m'faire porter le poids de leur propre échec
Viens, on sort de c'bordel cercle, frère, on finit jamais comme eux
Entre nous et eux, on creuse un p'tit peu plus l'écart
Viens, on l'fait pour Tox, Lams, le public, tous les proches disparus et celles et ceux qui étaient d'jà là depuis l'départ
Viens, on l'fait au nom d'BX, Toulouse, toutes les portes et les mirages, toutes les hordes de primates, au nom d'l'ogre et du pirate
Viens, on l'fait juste pour voir comment le jeu se termine
Si on peut faire mieux qu'"À l'Amiable", "Cherche" ou "Les yeux fermés"
Un vrai frère, ça fait toujours passer l'autre devant soi-même
Ça change pas avec l'âge, l'or, l'argent et les honneurs
Un vrai frère, ça sait faire couler son putain d'sang quand ça aime
Un vrai frère, ça place la mort avant le déshonneur
Considère-moi comme ton frère, t'as ma loyauté
S'il faut, on ira freestyler devant les portes de l'au-delà
Entre-temps, dis à Alba qu'elle saura toujours où m'trouver si elle veut un toit ou un putain d'prof de yoga (Ouais)
Ça y est, fin du jeu, Tamansourt, Maroc
Ta mère est née ici, tu connais mon histoire avec ce pays
C'est ici qu'il fallait l'faire cet album, gros, pas y a dix ans (Han)
Aux déserts, à tous les mirages, tous les chiens errants
Petrus, aux étoiles filantes de la dernière nuit (Ouais)
Hamid le coq, Mohammed et Faouzia
Je garde tes arrières, tu gardes les miens, pas de marche arrière
Tu connais, hein
N'oublie jamais
Je garde tes arrières, tu gardes les miens, pas de marche arrière
N'oublie jamais
Les portes du désert
Dix jours, dix nuit
Fin du jeu