[Paroles de "Comme si c'était le premier" ft. Furax Barbarossa]
[Couplet 1 : Scylla]
À ceux qui m'appellent "enculé", j'voulais dire
Qu'la première fois où ma main a touché un mic', j'voulais rire
J'avais dix-sept ans à peine, j'prenais un schlass à la place
Et, dans ma chambre, seul, je rappais les couplets d'A.K.H
J'connaissais rien à tout ça, mais c'est ça qui f'sait tout le charme
La seule question qu'je me posais vraiment, c'est : "J'finirai où, c'soir ?"
Les premiers liens fraternels, je marchais qu'avec les miens
C'est tout c'que j'avais, j'voulais rien d'autrе, ça m'rendait intouchable
Premièrе bagarre, on était trois, ils nous sont tombés d'ssus à huit
Ou à plus, c'est dur à dire, les lâches ont été plus rapides
Ces montées d'adrénaline, c'est aussi les premières fois où toutes ces putains d'voix qui parlent en moi ont su être unanimes
Première déclaration d'flamme, j'étais un p'tit gars romantique
Elle m'a dit : "T'es trop mignon, mais pour moi, Gilles, t'es trop gentil."
Après, j'me suis endurci, avec le recul, j'aurais dû rester comme j'étais
Rien à foutre qu'ils m'trouvent un petit peu trop sensible
Premier freestyle radio, d'un coup, j'ai vu des visages changer
S'attendaient pas à voir cette voix d'ogre dans c'p'tit blanc-bec
Première scène, je suis monté juste pour backer un ami, je suis resté derrière, planqué à côté du DJ
Première fois qu'j'ai vu ta mère, j'me suis senti nostalgique, comme si autour, j'avais su voir flotter l'avenir
Première fois qu'j't'ai vu toi, c'était encore une autre magie
C'est nous qui t'avons conçu, mais tu nous as donné la vie
[Refrain : Scylla]
Bien sûr, le temps passe, mais j'm'étais juré de jamais capituler, de jamais m'habituer
J'regarde la ville du cent-douzième étage, le front contre la vitre froide, j'écris dans la buée
Bien sûr, le temps passe, mais j'm'étais juré de jamais capituler, de jamais m'habituer
Toujours tout vivre comme s'il s'agissait d'une foutue première fois, ouais
J'me suis habitué
[Pont : Scylla]
À vivre chaque instant comme si c'était le premier
Vivre chaque instant comme si c'était le premier, ouais
[Couplet 2 : Furax Barbarossa]
À ceux qui m'appellent "Enculé", écoutez
Ceux qui vous ont précédé étaient déjà médisants
La première fois qu'j'ai vu du sang, j'ai reculé, dégoûté
Ça pissait fort, c'était celui de mon reuf et j'avais dix ans
Fallait se battre dans la cour parce que ma tignasse était rousse
À la maison, rebelote, parce que le bidasse met des roustes
J'suis celui que les manos sifflent (sifflement, viens ici, viens, viens)
La première fois que j'ai mis un coup, j'ai vu qu'j'pouvais faire mal, aussi
Dix ans plus tard, je plantais ma lame dans la jambe d'un cramé
Pas pour faire le mac, parce que lui m'y obligea, mec
C'était la première fois qu'j'avais un canon sur le crâne
On s'est laissé quelques marques pour que l'on ne l'oublie jamais
La première fois qu'j'ai pris un mic', j'étais en descente
On avait fait la fête l'été pour arrêter en décembre
J'ai découvert les scènes ainsi, sur le tas
On était quarante à rapper, en face, ils étaient sept, assis sur deux tables
La première fois qu'on s'est vus, c'était place de l'Europe, sur ces bancs
Pas doué, j'avais quelques lacunes, et toi
Tu m’as ouvert les bras, donné ton cœur malgré mon silence et ces blancs (Dieu soit loué)
Depuis, mon ciel n'a qu'une étoile
Et toi, 2014, tu arrives, ta bouche, ton nez, tout me plaît
Alors oui, je dis « Je t'aime », c'est pas un secret, crie-le, celui-là
Première fois que tu as ris, tu as recousu mes plaies
Et j'ai oublié qui j'étais pour devenir qui je suis là
[Refrain : Scylla, Furax Barbarossa]
Bien sûr, le temps passe, mais je m'étais juré de jamais capituler, de jamais m'habituer
J'regarde la ville du cent-douzième étage, le front contre la vitre froide, j'écris dans la buée
Bien sûr, le temps passe, mais je m'étais juré de jamais capituler, de jamais m'habituer
Toujours tout vivre comme s'il s'agissait d'une foutue première fois, ouais
J'me suis habitué
Bien sûr, le temps passe, mais je m'étais juré de n'jamais capituler, de jamais m'habituer
Je regarde la ville du cent-douzième étage, le front contre la vitre froide, j'écris dans la buée
Bien sûr, le temps passe, mais je m'étais juré de n'jamais capituler, de jamais m'habituer
De toujours tout vivre comme s'il s'agissait d'une foutue première fois, ouais
J'me suis habitué
[Outro : Scylla]
La première fois que j'ai rencontré Furax ? Ah, c'était une histoire, hein ! J'étais... Je me souviens, j'étais chez Lams, donc c'est celui qui est toujours avec moi depuis le début, qui est avec moi sur scène, et tout. J'étais chez lui et juste avant de rentrer, je crois. On devait avoir répété, et tout. Et juste avant de rentrer, il me dit, il me montre un site Internet, sur lequel tu pouvais, tu pouvais, tu pouvais télécharger tous les albums que tu voulais, et tout, c'était un site Russe. J'sais plus comment il s'appelait, mais c'était un site Russe. Et donc, je rentre chez moi, et je commence à regarder tous les albums qu'il y avait moyen de télécharger. Et dans les albums que je vois, je vois un album de Furax. C'était : « En bas de l'échelle », où il est devant sa caravane. Et... Et en fait, je le connaissais pas du tout, mais je me souviens que je l'avais vu en feat avec l'Hexaler sur un, le clip, un clip, voilà. Et je m'étais dit : « Ah, j'avais bien kiffé », donc j'ai téléchargé, par curiosité. Puis je commence à écouter l'album, seul, chez moi, et tout. Bouah, je me prends un, deux, trois, quatre titres, je me dis : « Bouah ! Il est chaud, ce type, et tout ! » Et j'avais pas du tout l'habitude, j'avais jamais laissé un message sur Myspace à un artiste, jamais. C'était l'époque des Myspace, tu vois. Et donc du coup, je vais, je vais sur mon Myspace, et euh... Et je me dis : « Je vais lui envoyer un message. » Et quand j'arrive pour lui envoyer un message, je vois un message de qui dans ma boîte de réception ? Furax. Qui me dit : « J'ai jamais laissé un message à personne, mais je t'envoie un message » tu vois ? Donc c'est vraiment, il fallait que, il y avait un truc, tout de suite, la vie a montré qu'il y avait un truc. Et donc, je lui ai dit, un peu dans le vide, comme ça, je dis : « Beh, t'sais quoi, la prochaine fois que tu passes à BX, avec plaisir, tu passes, on se fait un titre. » Et à peine quelques semaines après, il était là, il est venu avec son équipe, et tout ! Et on a rentré, je crois que c'était en un seul jour, les titres : « Cherche », « Cherche », « Faites nous mal qu'on se sente vivre », et cetera. Quand je commençais, le moment où j'ai commencé, si j'avais dû choisir un feat... Ouah, sans hésitation...