Salif
Notre vie s’résume en 1 seule phrase (Street is watching)
[Couplet 1]
Pour parler au Président pas b’soin de faire de lettre
Si j’puis me permettre qu’il aille se faire mettre
J’suis jeune de banlieue et fier de l’être
Je suis la solution quand il s’agit d’soulever l’mystère
Le suspect idéal, souvent appelé l’bouc-émissaire
Ici, c’est souk et misère, bienvenue dans notre monde tu vois
C’est bien connu, c’est c’t’endroit là qu’on montre du doigt
Ici, ils ne s’intéressent pas au nombre de voix
Ils préfèrent les membres de choix
Et puis on a Auchan, alors dis-moi, on manque de quoi ?
C’est c’qu’ils laissent entendre dans leurs sièges réservés
Mais nous ne vous envions pas, il y a des privilèges dont on sait s’préserver
C’est dans des HLM qu’nous sommes presque hébergés
Les médias préfèrent appeler ça des tess’ d’énervés
Entourés d’partisans du FN et d’RG
C’est dans les joints qu’passe toute mon énergie
Tu peux comprendre les nerfs qu’j’ai et merci
Maintenant on a nos propres MJC
Mais les p’tits d’té-ci restent les gosses qu’les profs aiment gifler

[Refrain x2]
Notre vie s’résume en une seule phrase
Street is watching, street is watching, street is watching
Drop in the ghetto

[Couplet 2]
Les banlieusards, les indigènes
Mais à la télé c’est d’nous qu’on parle dès qu’l’indice gèle
De nous, ces jeunes au destin qui gène
J’sais pas, p’t’être qu’ils aiment voir comment nous rend ce chien d’système
Ils insistent même et bien qu’ils viennent boire à la table de ceux qu’ils oppriment
De ceux qu’ils ont pris à leur pays pour leur offrir de p’tites sons-pri
On a compris alors payez
Nos parents sont pas venus ici pour qu’on reparte dans des conflits d’valeurs rayées
Ouais, perdus entre des clichés et une réalité
Comprends pourquoi l’envie d’tricher nous est venu à l’idée
À force on apprend à apprivoiser les risques
Et puis le vol c’est tout c’qu’on a pour voir s’apitoyer les riches
Car on a faim, et ils ne veulent pas céder d’rations
À l’heure qu’il est, quand on parle de banlieues on peut parler d’ségrégation
De mise à l’écart, de biz via l’État
Avec des phrases du genre "s’ils y sont, n’y allez pas"
Facile de résumer l’problème avec des pronoms personnels
D’autant plus faciles que nous avons ces prénoms que personne n’aime
Ils nous bassinent avec les sectes, les grèves, les quotas
Pardonnez-nous mais ici on crève et l’échec est total, c'est ...

[Refrain x2]
Notre vie s’résume en une seule phrase
Street is watching, street is watching, street is watching
Drop in the ghetto

[Couplet 3]
Et donc voilà pourquoi si ça crame, je dis "oui"
Si on t’cane, je dis "oui"
Si on t’frappe, je dis "oui"
Agir d'cette façon nous dégoûte
Mais au fond regarde bien, c’est quand on casse qu’on nous écoute
Quand on franchit la dernière limite
Y’a mort d’un président et l’autre président derrière l’imite
Allez, on fonce dedans, tête baissée
Sans s’dire "ils foutent la merde mais en fait on les a p’t-être baisés"

[Pont]
P’t-être baisés ? Ben ouais, c'est chelou
Comment ça p’t-être ? Ils nous ont baisés mon pote
Ouais mais ils nous ont baisés, ils nous baisent et ils nous baiseront encore
Et qu’est-ce que j’viens d’dire là ? C’est la même chose
Hey ouais mon pote ça changera pas

[Refrain x4]
Notre vie s’résume en une seule phrase
Street is watching, street is watching, street is watching
Drop in the ghetto