Lino
Après la guerre
[Couplet 1: Lino]
Et le jour chasse le crépuscule
Les coups d'feux ont rythmé mes nuits blanches
Un drame noir, le glaive tranche
Au loin mon drapeau flanche
Je marche seul entre les flammes, hier la foudre a sévi
La mort a pris les miens et moi je souffre d'être encore en vie
La guerre a arraché le sourire aux mômes
J'enjambe les corps dans ma ville fantôme, une arme serrée dans la paume
Vision cauchemardesque, une fresque ...
Peinte avec du sang, on est presque à la fin, je me sens mal ou presque
J'ressens plus de douleur, que de la rage
Y'a plus d'honneur, le bonheur s'est vesqui comme un voleur
Ici l'orage pour de l'or noir, c'est triste, frère
Où est le Christ ?
Ça sent le soufre ici, l'enfer, le mal insiste
J'ai plus de toit, moi, c'est tout ce que j'ai et j'ai froid
Sous ce soleil je broie du noir, le crâne assiégé
Je me demande c'qu'on fout après la guerre, le bilan est lourd
Et seul le Diable appelle ça de l'amour

[Refrain: Ismaël Lo]

[Couplet 2: D.O.C & G-Kill]
(Oh Oh Oye) Ils s'acharnent, ils détruisent tout
Puis la mort pleure doucement dans le cou du vent doux
Qui a dit qu'il fallait jouer au plus fou ?
Au plus violent, au plus ripou (Oh Oh Oye)
Pouvoir a ses besoins, besoin d'omettre ses craintes
Qu'ils comprennent que la guerre n'est pas faite pour tuer mais pour vaincre
J'observe ! Tous se sentent perdus, tous se lamentent
Mais éternellement souffrants et souffrantes d'un mal commun
D'un même sale destin
Qui leur fait changer le plus utile pour le plus vain ?
Pas de vaccins, pas de remède pour ce chagrin
Chacun n'a qu'un cœur mais tous n'ont plus de gagne-pain
(Assis dans la désolation)
Mon royaume: un tas d'ossements
Mon trône : des chairs pourries
Ma couronne : un cercle d'excréments
Des flaques de vin sur le sol où les ivrognes sont couchés pour longtemps
Trop longtemps
[Refrain: Ismaël Lo]

[Couplet 3: Calbo]
Je sers une bonne cause de vérité vraie
Discours amer ose, dépose, expose, pose une rose
P'tite gorgée à terre pour les frères que la guerre m'a enlevés
Les douilles ont souillé le sol de mes ancêtres
Le poing levé je reste haineux, je pardonne plus, j'ai la rage
M'engage plus à n'compter de défaites, de pertes, je laisse ça aux sages
Je crève, mon stylo pleure sur ma feuille fanée
Mes phrases n'ont plus de sens, comme voir un enfant à terre caner
Putain ! les nègres se tirent encore dessus, c'est trop con
Afrique troquée, trop font semblant de n'rien voir
Au fond du gouffre on souffre que ce n'est pas encore fini
Je prie pour les vies qu'ont pris las homme cruels sans tié-pi
Ils pillent à eux seuls tout un peuple, à eux seuls c'est fou
Sous le soleil de Satan, tout est orage, éclairs partout
Le chant du bourreau raisonne, étouffe les prières
Comment peut-on encore m'parler de vainqueur après la guerre?

[Refrain: Ismaël Lo]