[Paroles de "Cette douce France" Ft. Akhenaton]

[Couplet 1 : Vasquez Lusi]
Ma douce, j'ai débarqué, enfant de mon terroir, les yeux brillants d'espoir
Pour m'élever et l'histoire d'fraternité
Tu m'as proposé sans honte un diplôme périmé
Raconte ton histoire, t'es rude ma douce, t'es pas ma sœur
Ceci dit, j'suis ton chanteur, j'ai trop en horreur la division, ça fout mal à l'aise
Et jamais, je me lèverai pour ta chanson : La Marseillaise
Tous ces [?] qui te demandent pardon, devant tous ceux exclus qui souffrent au profond
Alors chante-moi autre chose la rude, ça m'fera pareil
Mais jamais les égalités près de mes oreilles
Parce qu'avec tes airs, le dos de nos pères, la santé de nos mères, les alternatives pour nos petits frères, mes nerfs
Et ton compte déficitaire, rude France, madame, "j'ai trop de chance"
Ta liberté, on la paye cher, de quoi mettre au dégoût du jour tes airs
Et ta putain d'bannière à l'envers

[Pont]
Ce n'est pas le rêve américain, mais la France fait encore rêver l'Afrique. Hier soir, à Roissy, les services techniques de l'aéroport ont découvert un candidat à l'immigration, mort gelé dans les roues d'un avion qui devait lui faire quitter l'enfer de Bamako pour Paris, on ignore encore l'identité de la victime

[Couplet 2 : Akhenaton]
Tu m'as tendu les bras avec douceur et confort, faut dire la vérité comme elle sort :
J'serait née au Bled p't''être j's'rai mort
Sur les bancs du CP dissipé, j'croyais d'ici peut-être archéologue
J'ai ripé, mais bon ce n'est qu'un prologue
Sac de 15 kilos, et l'son en tête, élevé comme lévrier depuis gosse
Et faire la course en tête d'ceux qui causent
Malfrat né de l'échec, les petits vieux qui défendent leurs terres au 3 57
Aux armes citoyens, sans doute crié trop fort
L'une après l'autre, les valeurs rompent
N'importe quel branleur à un pompe, ouvre le feu dans les soirées plein de monde
Pinpon plein tombent, ça devient sombre d'un coup, les sourires s'estompent
Explique-leur toi, ce qui est bien ou pas, fait voir tes modèles
Genre tes agents au pas, genre tes meilleurs élèves
Qui graillent à l'Afrique ses matières premières
J'pense aux frères, je voudrais qu'grises soient leurs matières premières
Même poli, tu m'parais pas sincère là où il y a faille
C'est ton putain d'Bourdin qui s'insère
Il y a 10 ans tu m'as laissé en chiant danger
Douce France AKH est d'retour en ville pour se venger
[Pont]
Fils et filles de chefs d'État ou de ministre, membres des familles royales d'Afrique, ils viennent étudier en Europe grâce aux bourses officielles, des milliers de dollars investis par leur État d'origine dans l'éducation d'élites qui souvent, ne rentrerons pas, car comme d'autres, les services africains fuient la misère et le chaos qui frappent le continent noir

[Couplet 3 : Jeap12]
D'Ici y a rien à dire, il est beau c'Bled, y vivre est un plaisir
On y trouve tous les remèdes
À la moindre grippe, t'as un vaccin, y a rien à remettre en cause
Excepté l'histoire pas aussi rose qu'ils le prétendent
En cours, on m'a fait croire le contraire du constat que j'ai pu faire
Liberté, égalité, faut croire qu'la définition a été vite oubliée
Misère, les collines de cadavres empilées par les colons pour une indépendance censée revenir de droit
La France a fait son choix, l'appel du ventre
Aujourd'hui, elle jouit pleinement des victoires du passé sans se mouiller
Elle profite d'sa puissance économique, une manigance bien masquée
Ici, la vie est belle, l'air qu'on respire est contrôlé pour que ça te rappelle le paradis
Chez moi, personne n'a un radis, je lis sur le visage des miens
Des années de labeur, milliers d'profits d'une terre d'accueil qui vite fait d'fermer ses vannes
Ton peuple est en deuil, les villes mortes ne changent rien
Encore des innocents qu'ils condamnent
Des familles en larmes à qui on impose les armes pour atténuer leur chagrin
86 j'arrive ici, la France me chante des louanges, me dit :
"Attends, mon fils, que l'Afrique fleurisse
Mon fils, que l'Afrique fleurisse"

[Outro]
La mise en examen du fils du président de la République n'en finit pas de déclencher les réactions. L'Angolagate ravive les plaies des relations franco-africaines au cœur de l'affaire, la mainmise de la République sur une partie du continent noir entre l'ancienne puissance coloniale et ses pays devenus indépendants, des liens que certains qualifient d'incestueux. Dictateurs, présidents à vie et autres despotes, tous éduqués à Paris, ont fait les beaux jours de la politique africaine. Financement des partis français contre ventes d'armes, les services entre amis se font désormais dans les bureaux du juge. La disparition des piliers du système lève le voile sur cette part sombre de l'histoire. Une constatation d'autant plus cruelle que l'Afrique meurt aujourd'hui du sida, quand ce n'est pas de fin, sa dette ne se compte plus. Elle est désormais évaluée, au bas mot, à plusieurs milliers de milliards de dollars