[Intro]
- Bonjour Madame
- Bonjour Jean François, ça va ?
- Oui
- Je te sers quoi aujourd'hui ?
- Je voudrais un pain au chocolat s'il vous plait
- Mhmm, tu ne dois pas être au courant mais c'est assez dangereux d'en manger en ce moment
- Ah bon ?
- Je te suggère plutôt un croque-monsieur ou vraiment le plus sur, le rouleau à la saucisse pure porc
[Shurik'n]
Il y en a qui se demande toujours ce qu’on fout là, nos boubous et nos foulards
Toujours les mêmes mots qu’on entend, mais ça passe mieux ce coup-là
Banalisé le discours se durcit, et nous, on encaisse
On sent l’impact de chaque propos relaté par la presse
Qui a dit que l’homme n’a pas de prédateur ?
Chez nous le manque fait des ravages, omniprésents dans le secteur
Éternels recalés, on squatte le banc ou le chômage à l’année
C’est pas qu’il n’y a pas l’envie, c’est juste la foi qui a détalé
Les soupçons nous ciblent souvent, sérieux c’est saoulant
Les mauvais noms sur le CV et voilà le job qui s’en va
Tout dépend d’une chose qu’on n’a pas décidée
D’où on vient, qui on est, tous ces faits qu’on ne peut pas renier
Avant on était des bougnoules, négros ou basanés
Maintenant on est tous terroristes et maîtres artificiers
Et c’est reparti, les gens deviennent fous, la haine fête son retour
Les plus atteints voient des Merah partout
Ils pensent qu’on est tous armés jusqu’aux dents
Attendant patiemment, une belle occase pour verser le sang
À cause de leur soif de pouvoir des sales phrases qu’ils balancent
La peur débarque et ses fruits sont gorgés de violence
S’appliquant à donner de nous une image détestable
Pourtant on sait qu’il y a des voleurs qui ne feront jamais les premières pages
Comme si le mal était gravé sur nos visages
Ils nous jugent, au regard, comme des français d’origine coupable
[Refrain]
Qu’est-ce qu’on peut dire ? Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Nos ambitions, tant de bouteilles à la mer, amer
On devrait écrire quoi ?
Des couplets maladroits pour terroriser le petit Jean-François
Qu’est-ce qu’on peut dire ? Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Flirter avec la fille de l’enfer, amer
On devrait écrire quoi ?
Des couplets maladroits pour terroriser le petit Jean-François
[Akhenaton]
On a fait nos premiers pas au cœur d’un désert violent
Où l’écervelé a raison, d’où je voulais décoller comme un cerf volant
Les drapeaux claquaient dans les rafales
Mais les fils désespérément harnachés à l’asphalte
Ils veulent des coupables, qui ont le profil
Des go-fast, des tueurs, des grossistes, gros macs
Des sangsues qui profitent du système, c’est easy
Et l’opinion ferme la Delsey
Ah c’est beau, ces procès sans avocat
Ni juge, ils disent à la radio : Tous des tocards
La justice c’est main droite et 22
Les problèmes sont résolus en moins de deux
C’est ce qu’on entend, de partout
Comme si les mêmes tuaient au Darfour et braquaient les Carrefour
Comme si les types qui à Bagdad attaquaient
Venaient dans nos rues, armés carjacker
Voici les auteurs, preuve à l’appui
Une vieille boussole accompagnée d’un pauvre tapis
Une recette de maître Machiavel
Recalibrée en mode Charles Martel
Effet d’annonce pur style Karcher
On a un jeu de fou, on jette toutes nos cartes à terre
Pendant ce temps les petites frappes prennent du volume à l’ombre
Et les diplômés des quartiers partent bosser à Londres
[Refrain]
Qu’est-ce qu’on peut dire ? Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Nos ambitions, tant de bouteilles à la mer, amer
On devrait écrire quoi ?
Des couplets maladroits pour terroriser le petit Jean-François
Qu’est-ce qu’on peut dire ? Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Flirter avec la fille de l’enfer, amer
On devrait écrire quoi ?
Des couplets maladroits pour terroriser le petit Jean-François