Shurik’n
Dans mes rêves
[Refrain]
Rien de plus qu'hier dans l'univers, j'ai le goût amer des jours sans guerre
Les heures s'égrènent, toujours les mêmes, la route est raide pour tous mes pairs

Encore un jour que j'ai pas vu venir, tu parles d'une surprise
A peine resté, déjà reparti, à croire que j'ai pas dû le vivre
Encore un qui laissera pas de souvenir, s'efface à la suite
Depuis quand ça dure ? Je sais plus le dire, crois pas que je fasse une liste
Mon quotidien, un lot de riens, on y a laissé dessus le prix
Dans un coin, je fais mon chemin, mais blanches restent les pages du livre
Je mesure dès que j'ouvre les yeux toute la futilité d'un être
Ne fais juste qu'imiter hier et recréer l'utilité d'un geste
Je me lève et j'avance, mène mon challenge mais ça suffit pas
Chaque matin je renonce mais y'a toujours cette putain d'envie d'y croire
L'intime espoir de vivre une autre histoire, mais je suis que moi
Le genre de type qui croit qu'un esclave puisse devenir roi
Vingt-six piges entre haine et mépris, la bouche pleine d'ironie
Je me dis, par peine ou dépit devenir vieux tient de l'héroïsme
Une belle mélodie pour un meurtre légal
La solitude et l'ennui sur mes pas
Se perdent comme le sucre dans le thé, mais le goût est là
Soldat sans bataille, je m'enferme dans le travail, reste chez moi
Oublier et se faire oublier, c'est la politesse du désespoir
C'était pas comme ça dans mes rêves, mais les rêves jouent des tours
Je veux dormir calmement, respirer comme avant, c'est tout

[Refrain x2]
Rien de plus qu'hier dans l'univers, j'ai le goût amer des jours sans guerre
Les heures s'égrènent, toujours les mêmes, la route est raide pour tous mes pairs

Saines images dans mes yeux d'enfant
Scènes de vie calme dans un lieu qui enchante
Gentille femme, paisible havre, délicieuse entente
Train de vie stable pour d'heureux parents
Les petits se marrent, ensemble au pied de l'arbre le 25 décembre
L'avenir charme, s'envisage sous des cieux tentants
Paysages cléments de mes nuits d'antan
C'est ainsi que j'imaginais trente ans
Puis la vie se cale au milieu, entre-temps, insidieusement
Et le mirage se dissipe peu à peu dans le vent
L'innocence, réduite en cendres, vire au sang d'encre
Et bien qu'on reconstruise l'enceinte, ça reste en ruines en dedans
Aujourd'hui, comme se dessinent trente ans
Je sais pas ce qui a merdé, mais le joli plan tendre a jauni lentement
Je vis toujours chez maman. Le même lit branlant, train de vie sans le franc
Elle trime sans rien dire pour que j'ai du beef dans le ventre
J'ai honte des circonstances, souvent, je file dans le centre à l'heure où on dîne ensemble
J'attends qu'elle dorme et me fais tout petit quand je rentre
Dehors, immense file d'attente pour un dwiche sans viande
Il semble que personne n'ait de famille dans ce monde
Ça rapplique en bandes : un petit pansement au spleen ambiant
Mais ça reflète trop ce que je suis, me rappelle ce que je fuis, alors j'esquive franchement
Je fais des disques, mais l'industrie s'en branle
Elle veut du hit en branche, du fric en banque, moi je mets mes tripes en vente
C'était pas comme ça dans mes rêves, mais les rêves jouent des tours
Je veux dormir calmement, respirer comme avant, c'est tout

[Refrain x2]
Rien de plus qu'hier dans l'univers, j'ai le goût amer des jours sans guerre
Les heures s'égrènent, toujours les mêmes, la route est raide pour tous mes pairs

Paroles rédigées et annotées par la communauté française de Rap Genius