Abou Tall
A.D. (Africain déterminé)
[Paroles de "A.D. (Africain déterminé)"]

[Couplet 1]
J’ai pas la plume de Molière, j’suis têtu comme Kounta Kinté
J’manque de tact souvent, on m’dit : "Tu m’fous les boules toi, qui t’es ?!"
Moi c’est A.D : Africain Déterminé
Conscient que nos parents vieillissent et que bientôt c’est terminé
J’bouge au premier rang même si on m’dit "T’as pas ta place"
Et si tu veux l'affaire, il faut qu’tu tapines comme Tabatha Cash !
T’as pas ton cash ? Dehors ici on n’veut pas de mendiants hein...
Et j’te cache pas qu’tu gâches l’ambiance
Moi j’ai la dalle d’un bana-bana
Mangeur de bananes ouais, mais j’vais t'choquer car j’suis pas banal
J’ai pas mal de phases aiguisées. La paix à Paname est rare
J’arrive à panards, négligé, pour partir en Panamera
J’aimerais que mon compte soit aussi large que mon appétit
Chouf ma rétine, j'suis déter' depuis la tétine
Parano car on est dans le pays de l’adultère
Obligé d’faire le fier, tu l’aimes au lieu d’lui dire, t’as du t’taire
T’as du flair quand tu sens qu’y’a un cul sympa
Étant marié combien d’meuf t’as dragué dans le bus ? Un tas !
Pauvre de nos gosses, ils ont des pères d’leur âge mental
S’il faut dire des vérités, j’parle, j’m'en bats la race, j’mens pas
Neuvième zone, akhi, les ghettos chics m’ont choqué
Donc quand tu m’parles de départ, sans hésiter moi j’suis Ok
Même si j’aime ma rue à vouloir mettre de la moquette
Faut que j’me casse car ma situation m’inquiète
L’alcool guette la foi et le foie des p’tits re-frés
À la baraque, coup de Colgate et hop leur haleine est refaite
Le chômage t’as rendu pâle, tu maquilles ça avec la poudre
Ta vie est en déséquilibre, c’est un obèse sur une poutre
J’ai l’apparence rejeteuse, muslim et foncé
Toujours net, jamais fonce-dé. J’lance des stories toujours fondées
On m’dit "A.D, atterris sur Terre! Tout le monde vit sa vie"
Tout est voué à l’échec, les habits propres un jour se salissent
Plein d’choses à dire mesdames messieurs veuillez approcher
C’est un texte parmi tant d’autre avant qu'il y’ait l’Apogée
[Transition]
Avant qu'il y ait l'Apogée
Oui… Quant au succès…
Pfff... y’a beaucoup de choses à dire akhi...
Chouf !

[Couplet 2]
Le succès ça plait pas, la misère a plus de charme
Ne chiale pas si tes shabs ou tes reufs abusent de ça
C’est ça le prix, plus de baraque en terre cuite, à terre j’prie
Puis j’pleure pour éviter guerre, crise
Je prends du recul sur la planète pour admirer ce mirage
Pauvre Irak ! Y’a Obama et on sait qu’il est faux ce miracle
Descendant d’esclave. Sache, antillaise, que t’es africaine
Et que la notion de beauté on t’en a appris qu’une
Celle de l’Europe, donc c’est tissage ou défrisage
Pour pas qu’en entretien la patronne te dévisage
Moi j’envisage de tout niquer, on m’a dit ça craint
Ici c’est chacun pour sa peau pour la tienne, j’ai pas de chagrin
Oui, j’suis un khel, non j’suis pas un chabin
Non j’ai pas de Merco, j’marche à pattes à Bréguet-Sabin
Non, j’mets pas de sapin à Noël, ni de sappes en satin
J’ai pas les cheveux d’rêve : coupe mi-long en couleur châtain
Quand à Satan souvent il me fait du pied
J’me fais duper surtout quand il faut du blé
J’éteins les bougies, attise les flammes
J’suis pourtant amer, mais j’suis cet hameçon qu’attire les femmes
On est fatigué de vivre, mais on a peur de canner
L’espoir est mort depuis longtemps comme pour le père d’un camé
On aime la chaleur humaine, oui on a peur de cailler
Donc vu le temps à Paris j’conseille à ta sœur de tailler (Bouge !)
Les jeunes toxicos prennent de la coke si tôt
Une époque si chaude, Sheitan nous boxe les côtes
Le samedi soir même les ambulanciers sont fonces-dé
La Bac est en excès de vitesse, voit des jeunes en défonce'de
Ça enrichit le Clan Campbell
Tout une équipe de ciste-ras, j’insiste pas, ça restera comme tel
Neuvième zone c’est un cocktail, de sales races tout comme t’aimes pas
C’est tellement bizarre que le commissaire peut s’appeler Demba
Peut-être cancéreux vu qu’on sait même pas ce qu’on bouffe :
Cocaïne, Cola, Mac, déca 40 ans tous on souffre
Mahlich si t’as les doigts enflés dû à tes coups de pouces
Présent dans les coups de blues. Plus d’flouze: je t’offre un couscous
J’veux pas caner d’une mort che-lou par leurs machins mais non
Ni pas leurs machines, ni par leur VIH, H1N1
Et pour percer j’insulterai jamais ma mère comme Slim Shady
Putain qu’est ce que j’ai détesté la mode des slims. J’dédie...
Mon texte aux taulards qui cachent leur phone, quand les matons rappliquent
Ça m’rappelle que cette vie n’est pas une scène cinématographique
Pour vendre nos CD on serait passé par des gros traffics
Déterminé, j’étais une boule de nerf à l’échographie
Élevé aux coups de ceinture on m’appelle, pas d'chichi
Je suis la chicot qu’on retrouve par terre vers minuit à place Clichy
Les scooters de mers sont loin (très, trés loin) plus proche des moto-crottes
Endetté jusqu’au cou comme un nulard qui se lance en auto-prod
Dis-moi avec qui tu traines j’te dirais qui tu es
Mais moi j’marche avec la merde et j’veux pas m’y habituer
Plein d’choses à dire mesdames messieurs veuillez approchez
C’est un texte parmi tant d’autre avant qu'il y’ait l’Apogée