[Couplet 1 : Keurspi]
Yo, l'appareil en main, l'œil attentif, le zoom enclenché
Flash ce nouveau né vers qui ses créateurs se penchaient
Un an plus tard, leurs deux signatures en bas d'une feuille
Le corpus stipule qu'ils ont mis leur union dans un cercueil
Une nounou dans un fauteuil, le regard hébété
Se perd le doigt vers l'extérieur, ne viens plus embêter
Mais fils, risque sa vie dans le whisk'
Il les fixe ces comptes oppressé par le fisc
Photo de famille, hey, ce nouveau visage
Vient d'enterrer la famine, j'ai encadré c'paysage
Bagarre de frères, une porte claque et puis un doigt y passe
Mythonne un accident car la main du paternel laissait des traces
Inséparables, on se savait ami à vie
La vie est une routine et c'est la route qui a pris ta vie
Désolé mon frère si je t'ai délaissé
Ces dernières années précédant le jour de ton décès
Des voix s'lèvent, le ton monte et une bouteille qui vole en éclats
L'amour comble et les fiers règnent mais sa présence lui vole XXX
Souvent s'trompe, échec enseignait leur structure, dévoiler les stats
Chaque fin de mois les chiffres augmentent, combien il fait de XXX
Des crampes aux doigts, l’œil rivé sur l'objectif
Cet album est bien trop court pour afficher mes négatifs
Photographe de par ces clichés que je développe en orthographe
Chaque image me parle et fait de moi son phonographe
[Couplet 2 : Slam MC]
Ici dans les bras de ma mère sous la plus fragile des formes
Dans le plus simple appareil, je n'en ai pas souvenir
Je me rappelle quand même la campagne de mes premiers pas
Pieds nus dans les jardins de ma petite enfance
Effacer les fausses tâches d'encre au flanc des vaches
87' ma vision débloque sans le faux départ (faux départ)
93' mon père couché dans son tombeau
Et mon frère à l'armée repart sous les drapeaux
J'ai jeté les négatifs, pour oublier le temps
Où ma mère pleurait chaque nuit sur des images en noir et blanc
Les fantômes ont jauni dans nos albums de famille
95' mon premier micro pousse un cri tragique
96' photo d'une petite équipe
Le sourire (d'Akeelah ?) c'est l'écriture XXX
L'amitié en toute modestie, précieux segments du destin
Je vivais ces instants dans la fumée grasse des bancs du lycée
Et j'ai pas appris grand-chose à l'école maman
A part l'escroquerie, comment faire briller l'écran
Mais doser les (rhums orange ?) dans des verres en plastique
Espérant que la musique me hisse sur d'autres routes
Et que la rime suivante m'éclipse d'entre les fous
J'attendais que le ciel bleuisse entre les tours
J'avais rien compris, ça tu l'avais compris avant moi
Je n'étais qu'une hernie, un cri entre les sourds
[Couplet 3: Fayçal]
Des visions poussiéreuses, des négatifs qui surgissent
Des diapositives qui agissent rendant mes lésions bienheureuses
Le dispositif est en marche, prêt à visualiser le temps
Et la démarche est d'immortaliser l'instant
D'une liaison qui fortifie, de l'espoir qui se consolide
D'une raison qui mortifie le soir d'une virée en bolide
Une vie chavirée, une tombe qui fleurit
Dans l'hécatombe ont empiré nos envies meurtries
L'orgueil dans ces moments si vrais où l'on encaisse les dB
Feuille OCB, l’œil enivré, XXX
Des ennuis dès le crépuscule, d'un cercueil au fond d'un verre
Des nuits de canicule avant que nous accueille l'hiver
Des gens, des orfèvres, les lumières dans un couloir
Des commères qui sans le vouloir engendrent nos rêves
Des réflexions sommaires, des bricoles qui s'échangent
Des barrières, des écoles primaires, nos directions qui changent
Un mélange étrange, de l'alcool et des coups
Des anges, des paroles qui dérangent, de la rage, une corde au cou
L'âge de l'euphorie, un slalom, un dérapage
Un môme endolori, des diplômes aux rattrapages
Des mots sous un réverbère, une fronde et des galets
Des marmots, des gringalets dans une ronde de Cerbères
Tant de segments précieux, tant de signes de survie
Autant de lignes sous mes yeux, Fragments de Vies...