Fayçal
Le sentier de l’écriture
[Couplet 1]
Le départ de mon parcours se situe au cours moyen
Entre amour et haine sans recours, je me constitue mitoyen
Loin des instituts, des doyens
Ecrire fait frémir, rire, de l’imparfait gémir, les mots et moi on crée nos liens
Un rien paralysé, ils réveillent mes sensations
Grisé mal canalisé, je m’éveille à la passion
Hors des chemins balisés, je me perds à mon insu
Dans la risée, analyser est un repère, une issue
Jamais déçu de mes compères quand mes parchemins s’enlisaient
Avec eux j’espère mes lendemains réalisés
Obstiné sur un pupitre, je rédige mes manuscrits
A treize piges j’écris, la destinée est en sous-titre
Et arrive 98, tout bascule
Je dérive seul pour être ensuite sur la rive où tout se bouscule
C’est la fuite vers un nouveau pays de Cocagne
Un univers, un renouveau haït par Hypokhâgne
Ebahi mes oreilles s’infestent de ces voix marginales
En moi il y a manifeste, la loi du point final
Les émois de demain c’est loin, d’un nuage de fumée
Sûr comme un rat dans le coin, chaque fois la rage me consumait
Au fil des mois, j’assumais mes références
En somme et sans préférence pour les durs ou ceux qui larmoient
Eloigné des sommets, des cieux aux poussières d’Azur
Silencieux et assommé, je soignais mes premières mesures
[Refrain x2]
De ma tour d’ivoire, le spectacle est lumineux
Autour on peut y voir des obstacles faramineux
C’est les peurs d’un homme en lambeaux, entier sans fioriture
Mais le cœur est comme un flambeau sur le sentier de l’écriture
[Couplet 2]
Mes premiers rap sont réducteurs, vont du coq à l’âne
Attrapant mon fil conducteur, le son me frappe lorsque je flâne
Et je plane sur mon cahier, fantasque plein d’ardeur
Juste un casque, un baladeur et un stylo pour défrayer
Le style est chancelant fait de fadeur et de colère
Rien d’excellent, hostile même avec mon polaire
Secret et distrait dans le système scolaire
Discret sous l’astre solaire, mes traits et mes thèmes restent abstraits
2001, premier groupe, de l’air pour mes premières peurs
Plein d’amour pour mes troupes, de pierre sera le cœur
Passe les saisons, l’instrumentale nous hypnotise
Le mental blindé d’oraisons quand peu soutiennent nos sottises
Soudé jamais scindé, nos idées sont sans registre
Accoudé au poste CD, on s’enregistre
Mais nos phases s’essoufflent tandis que les bases nous retiennent
Trinque à l’ancienne, à nos blases et à Second Souffle
Dès lors des questionnements me surplantent et me dévorent
J’apprends les phrases, leur fonctionnement, que de belles plantes sont carnivores
Reprend solitaire, entre en faculté de lettres
Entre mes manques identitaires et les difficultés de l’être
Sonatine : une armature, on se fait la belle à cinq
Un label pour ossature, ça baratine, on me requinque
Et mes projets matures, l’indolence est mon armure
Mon silence a ses murmures quand sur le trajet je sature
[Refrain x2]