Bastard Prod
Le chant des hommes saouls
[Couplet 1 : Furax]
Le bar vient d'fermer, le patron fait les comptes tête baissée
Une dernière mélodie sort du piano comme une bête blessée
Une vieille femme médusée fume, à même le sol
"Allez chef, sans abuser, remets-moi la même et je sors"
J'irai pas loin c'est c'que me dit la glace brisée de ce bar
Si pas loin c'est auprès de mes gars, bah j'irai de ce pas
Je suis sali par le pêché, c'est un fait
Des larmes de Whisky dans un grand verre ébréché pour qu'elles me désinfectent
Ou est-ce le contraire, peu importe la vie est comme ça
Moi je smoke comme un porc, on oublie tout ce que les hommes savent
En quelques lignes mon cous', t'as senti le dawa ?
Et je me demande si la belle vie n'a pas le gout d'un champi' d'Hawaï
Ma mère, une femme de plus qui passe les Noël sans son mari
Je vais l'avoir mauvaise avant que la fin de la chanson n'arrive
J'étais tellement loin du stress, j'entendais : "Tu sais t'as
La chance d'être loin de la France, dans les mains du Sheitan"
On m'a dit : "Fu, pourquoi ne vas-tu pas vers les gens?"
Moi, je chiale seul comme une pute quand mon pote perd les jambes
Là je te parle sincèrement, fais pas répéter
C'est parce que plein de frères manquent, que je sortirai du bar hébété
Je raconte ma life à un verre vide où deux glaçons fondent
J'y vois un gouffre sans fond où des gars s'enfoncent
Puis les lumières s'éteignent, le pavé parle
Le pianiste jouera toute la nuit, on me dira plus tard qu'il n'y en avait pas..
[Refrain]
Le chant des hommes saouls.. Sans regrets ni remords
J'tourne 360 degrés ivre mort
(Aah) un bel exemple pour la jeunesse
Mon verre à celui qui voudra je laisse
Le chant des hommes saouls.. Sans respect pour la vie
J'vrille 360 degrés, ouvre la vitre
Tu m'trouveras la tête dans les mains j'baverai
Et p'tete que tout ira bien demain, pas vrai ?
[Couplet 2 : Sendo]
Un dernier baroud, une veillée, un malheur balourd
La route sous mes pieds, réveillé à l'heure où l'bar rouvre
Le café noir coule sans laitage d'une rime
Regarde c'qu'on a fait d'moi cous' je sens les tâches d'urine
Celles de sang subliment l'odeur du malt
J'détache deux sangles l'étage j'me semble au cœur du mal
La drogue qui n'agit plus, hier soir mon poto souriait
Un bon gâchis d'plus laissera la porte trop souillée
Hélas même le diable revint quand le poison prit l'hôte
Blasphème dira le requin sans le poisson pilote
Le seul costume de mon armoire évite à penser
Des heures au stup', la mort en noir invite à danser
Un fou épuisé par la valse d'un homme que les bars
Refoule, puisque tes bras valent ceux d'un aut' clébard
Bouger, me fend, m'en voulez pas les mâts pourrissent
Couché de flanc, j'renfloue les pavés, ma nourrice
Nos millions d'ivresses résument l'épisode d'hier
Des opinions diverses, déçus, des pissotières
Les tournées d'Jagger nous rendent le bateau vide
Tout près y'a l'cœur mourant de battre trop vite
Dehors dire mes raps, le drame de la vie me semble
De l'ordinaire à deux grammes par litre de sang
Sentir la vitre au fond du bus, est-ce la journée ?
Au fond du bus quand le pianiste cessera de jouer..