Baloji
33 RPM
[Couplet 1: L'Enfant Pavé]
Rap conscient sans équivoque, j’ évoque ma flemme de la routine
J’ invoque au passage le ciel bien au delà des nuages
Le langage des étoiles pour la compagnie Starflam
Le langage de la rue pour la rue par la rue
Dans le jeu de l’anagramme faut-il risquer des années pour quelques grammes ?
Mais pour rapper faut être riche alors dis moi pourquoi tu triches ?
Et moi, et moi, et moi, j’ai pas de parents derrière moi
En émoi mais j’ai des frères (des frères !)
Qui comme moi sont fatigués de la galère
Logique de guerre pour une génération sacrifiée
Prête à défier l’univers même si ce qui m’anime c’est le doute
"Tabula razzia" coûte que coûte
Entends mon message, pas besoin de décodeur
Je fais la nique aux décideurs, rap conscient au sens évocateur
L’agent Pavé version verset provocateur

[Couplet 2: Balo]
J’entends les mecs parler de guérilla , de mafia
Une vie de paria, les clichés font leur razzia via
Des masses média, du repère jusqu’au plagiat
Les frères dépensent leur intellect comme des rapiats
Au delà de ça n’apportent rien de bon dans leurs charabias
Des grandes gueules, des perroquets, des aras
Je prêche dans le Sahara, les frères en tenue de paras
Restent au paddock, le hip hop se disloque
Mais on ne va pas se laisser récupérer comme le rock dis-moi
33 révolutions par minute
La rébellion est sponsorisée par Nike air
Récupération des mouvements contestataires
L’État rend le hip hop inoffensif et flaire
Le danger engrangé qui bloque ses artères

[Couplet 3: Akro]
Le rap, mon paradis, atteint de parodie
De mecs grimés en bandits seulement le vendredi
Je remédie, réapproprie le verbe au verbe
Redonne à penser à trop de génies en herbe
Tu sais bien, les mecs ne savent plus rien des symboles
Font les connards boiteux le training à la guibolle
Et leurs idoles sont de ces chiens affranchis
Qui font de l’argent blanchi sur la mort de leurs meilleurs amis
Mon rap une diatribe
Puisque le continent ‘ricain ne nous laisse que les bribes
Les produits qu’il imbibe de clichés de mafia
De poupées articulées par des fils de rafia
Si je me fie à moi, à ma propre vision
360 degrés de flou et de contradiction
C’est que la bénédiction ne viendra pas des parrains
Mais de ce rap conscient amorçant ton déclin
Donc tiens, tiens, tiens le toi pour dit
Le Starflam crew travaille par temps de pénurie
Ne se la joue pas mafia, nan !, pas mafia, nan !
Pas mafia même s’il en vend des tas

[Couplet 4: Seg]
C’est clair qu’ y a pas de quoi les mecs pensent s’imposer sur un claquement de doigts
Et baissent les bras quant la réalité reprend ses droits
Triste constat du H.I.P dans tous ses états
Que le biz à chopé, calibré pour renflouer ses quotas
Overdose de rap, quel rap on nous propose ?
Édulcoré, épuré d’un message qui indispose
Gangrené par les stéréotypes que les types s’auto-imposent
Ça tourne en rond, c’est même plus les mecs qui rappent qui composent
Et de ce truc formaté n’en ressortent que des copies de copies
Penser que tous vont percer est une utopie
Après la ruée vers l’or, beaucoup de chercheurs, peu de trésors
Dis leur que ce n’est pas la voie qu’on explore…

[Couplet 5: Kaer]
Tu sais qu’on revendique le vrai rap, le pur hip hop, le vrai son
Quand la raison se rétracte, cède le pas sur l’ambition
Leurs intentions m’échappent , tous tombent dans l’arnaque
Les M.C.’s perdent le cap et le mouvement se détraque
33 révolutions pour refléter ma pensée
Revenir aux vraies valeurs que l’industrie à faussé
Tout défoncer, mettre un terme à l’illusion
La rébellion doit s’opérer sur microsillon .. cut ça !

[Refrain]x2
J’ai pris la rime au berceau et pour chacun de mes morceaux
Une seule clé à mon trousseau, une seule couleur au pinceau
Une seule tache, ce clash entre moi et mes mots
33 révolutions, le sillon ma dynamo
33 révolutions par minute…