Georges Brassens
Les Quatre Bacheliers
Nous étions quatre bacheliers
Sans vergogne
La vraie crème des écoliers
Des ecoliers

Pour offrir aux filles des fleurs
Sans vergogne
Nous nous fîmes un peu voleurs
Un peu voleurs

Les sycophantes du pays
Sans vergogne
Aux gendarmes nous ont trahis
Nous ont trahis

Et l'on vit quatre bacheliers
Sans vergogne
Qu'on emmène, les mains liées
Les mains liées

On fit venir à la prison
Sans vergogne
Les parents des mauvais garçons
Mauvais garçons

Les trois premiers pères, les trois
Sans vergogne
En perdirent tout leur sang-froid
Tout leur sang-froid
Comme un seul ils ont déclaré
Sans vergogne
Qu'on les avait déshonorée
Déshonorés

Comme un seul ont dit " C'est fini
Sans vergogne
Fils indigne, je te renie
Je te renie. "

Le quatrième des parents
Sans vergogne
C'était le plus gros, le plus grand
Le plus grand


Quand il vint chercher son voleur
Sans vergogne
On s'attendait à un malheur
A un malheur

Mais il n'a pas déclaré, non
Sans vergogne
Que l'on avait sali son nom
Sali son nom
Dans le silence on l'entendit
Sans vergogne
Qui lui disait : " Bonjour, petit
Bonjour petit. "

On le vit, on le croirait pas
Sans vergogne
Lui tendre sa blague à tabac
Blague à tabac

Je ne sais pas s'il eut raison
Sans vergogne
D'agir d'une telle façon
Telle façon

Mais je sais qu'un enfant perdu
Sans vergogne
A de la corde de pendu
De pendu

A de la chance quand il a
Sans vergogne
Un père de ce tonneau-là
Ce tonneau-là

Et si les chrétiens du pays
Sans vergogne
Jugent que cet homme a failli
Homme a failli
Ça laisse à penser que, pour eux
Sans vergogne
L'Evangile, c'est de l'hébreu
C'est de l'hébreu