Oster Lapwass
Stress & palettes
[Intro]
Quelque soit sa marque, un trans-palette électrique à conducteur accompagnant comporte toujours un timon manœuvrable de haut en bas, et de droite à gauche. Lorsqu'il est lâché, le timon revient rapidement grâce à un ressort en position verticale. En bout du timon, se trouve la poignée de maintien et le boitier de commandes. C'est en fait le bras de direction du trans-palette. Une roue motrice se trouve dans le prolongement du timon, deux galets de stabilisation se situent de chaque côté de la roue motrice et évite au trans-palette de basculer

[Couplet 1 : Lucio Bukowski]
J'me barre, et j'ai pas 'yé-p', nique le stress et les palettes
Du coup, j'te parle pas d'or, et j'représente pas d'caïd en calèches
Mais des pères au dos pété dans les entrepôts scellés
De ta démocratie libertaire qui effrite des pauvres dans l'OCB
Ce track n'aura rien d'exotique
J'préfère parler d'ouvriers que d'bicrave et d'mythos névrotiques
Au propre autant qu'possible, vos modes de vie m'ont éreintés
Une pour ce type mort sous un camion qui n'ira plus pointer
J'les ai portées, vos armoires
Ça a payé mes études à quarante degrés en plein cagnard
Cette foutue boîte de déménagement de merde
J'ai encore rêvé d'elle, et mes vertèbres s'en souviennent
J'y ai vu des hommes usés bosser pour des boss rusés
Pour des sommes minables, vu leur santé s’épuiser
Remplir des semis puis les vider comme si j'étais bagnard
Sous des regards vides, des mâchoires broyant des pains bagnats
Paraît que j'manque de légèreté, connard, c'est quoi ta vie ?
T'es au lycée, à la fac, papa-maman t'habillent
Préfère être le témoin d'gens qui vous mettent mal à l'aise
Dont vos rappeurs en carton ne parlent jamais, ça n'les tue pas [XXX]
J'ai plus à porter des meubles, mais ces darons le sont encore
Sur l'état du dos d'mon père, nos putains d'vie n'ont rien d'hardcore
Penses-y chaque matin où tu vas chialer sur ton sort
Le slip entre la chatte et le confort
[Couplet 2 : Robse]
Essaie d'monter en haut des listes, essaie mais t'auras du mal
C'est pour mes bosseurs au Fenwick, TCL, sept heures du mat'
Les trimardeurs d'Venissieux, les abonnés aux deux roues
Pour les rambardes, les glissières, mes Albanais aux feux rouges
Pas les gamins d'la Presqu'île, les éboueurs du Grand Lyon
Qu'ont développés des techniques pour sortir d'la banlieue
Tous ceux qui portent des valises, tous ceux qui parlent de respect
Ceux qui bossent tellement pour la 'mif qu'ils vont pas manifester
Un système conquit à la base, comment veux-tu qu'on s'en sorte ?
L'écart se creuse, et Barabbas toujours cloué à son sort
Ah, j'peux t'en faire des métaphores, ça vaudra pas l'goût d'la vie
Ni c'daron qui s'réveille pour galérer dans l'froid sous la pluie
J'changerai pas d'attitude, j'vais pas m'faire des névroses, des complexes
Ils sont tous azimut, on remet juste les choses dans leur contexte
Moi, j'ai pas changé d'adresse, qu'est-ce tu fais pour les vacances ?
En vrai, c'est pas compliqué, on fait juste tourner la France
Moi, j'suis dans l'futur, des corbeaux volent autour de ma tombe
Le système dégringole, retour de forme, retour de bâton
Mais j'oublie pas c'qu'on m'offre, le cœur glacé à l'azote
Ces soirav' de ouf, le coffre rempli d'feraille à la zeub
Prolétaire, tu perds ta vie sur un pétrolier d'merde
Pendant qu'les gens, ils mettent des millions dans un collier d'perles
En vrai, s'tu cherches la solutions, pélo, crois pas qu'je l'ai
Pas qu'au bord des nerfs, à gratter vingts balles pour un pack de lait
On demande pas qu'de l'aide, les gens, c'est pas des chiens
On s'casse le cul pour des choux ; nos darons, c'était pas des schmits
Moi, c'est Robin, bientôt, j'vais m'barrer dans l'sud
Eux, ils pourront prendre les paillettes et puis s'les carrer dans l'cul
Parce que les enfants d'la galère s'demandent plus comment tu fais
Ils regardent la gueule d'un empire qui a l'air comme amputé
Rien qu'ça part en sucette, ah, toi, t'as pas rendu compte ?
Vivre entre stress et palettes, j'crois bien qu'j'vais t'faire un tuto