Patrick Bruel
Celles que l’on croise
Puis il y a celles que l'on croise
Qui vous sourient ou qui vous toisent
Celles qui ralentissent, qui s'arrêtent
Qui se retourneront peut-être
Celles qui précèdent leur parfum
En continuant leur chemin
Qui vous laissent le cœur à l'envers
En une seconde en un mystère

Celle qui rejoint son amoureux
Mais qui n'sait plus si c'est sérieux
Celles qui se tiennent par la main
Qui sourient au monde de demain
Celle qui ne rentrent pas ce soir
Qui finit de plus en plus tard
Celle dont on croise le regard
Du quai d'en face, d'un train qui part

Et puis celle qui viendra
Poser ses yeux sur toi
Ce sera elle, ce sera toi
Elle te reconnaîtra
Elle saura, mieux que toi
Ce que tu veux ou pas
Ça sera elle, ce sera toi
Ce sera ici ou là
Celle qui regarde jouer des enfants
En se disant qu'elle a le temps
Celle qui trimbale son secret
Mais qui n'en parlera jamais
Celle qui n'ose pas se retourner
Qui fait comme si de rien n'était
Qui pense : "il me reste une seconde
Pour oser faire un tour du monde"
Puis il y a celles qui avancent
Comme si c'était leur dernière danse
Comme si le temps les poursuivait
En leur criant qu'il va gagner
Celles pour qui c'est toujours facile
Qui ont le cœur tellement habile
Celle qui attend toujours le regard
Qui viendra changer son histoire

Et puis celle qui viendra
Poser ses yeux sur toi
Ce sera elle, ce sera toi
Elle te reconnaîtra
Où vont-elles, que font-elles?
Quand elles quittent nos yeux?
Que dit-elle, l'hirondelle?
Est-ce qu'on sera plus heureux?
Ce sera elle, ce sera toi
Tu la reconnaîtras
Ce sera elle, ce sera toi
Et ce sera peut-être ici ou là
(Et ce sera peut-être ici ou là)