[Chapitre 1 : Eden Dillinger]
Verres teintés, nuit même en plein jour
C'est le mois d'aout, soleil, glaçons, Gainsbourg
Une pluie d'souvenir, c'est, ce que, je vois dans la vitre
Du bus, les roues tournent les couples roucoulent
J'veux plus jamais la revoir pourtant j'la cherche dans la ville
Lugubre, 22h les lumières s'éteignent quand j'arrive
… RDV pour ne pas se perdre de vue
Les fenêtres des HLM allumées donnent des airs de ruches
Évidemment j'rêve d'évasion, j'hésite à prendre mes affaires
La nuit j'épie les avions qui zigzaguent entre des gratte-ciel
Jusqu'à l'aurore je marche et j'regarde par terre
Dans le coeur de ma ville je déambule dans ses artères
Je me rappelle de ses caresses, tout est à refaire
Son ombre me poursuit, je suis piégé dans ce casse-tête
[Chapitre 2 : Spider ZED]
J'préfère quand il fait moche
J'me sens moins coupable de rester chez moi
Comme un détenu, la fenêtre me permet d'observer les étoiles
Un soir de grand désespoir, j'ai cru voir mais c'était noir
Une lueur au-dessus de ma tête nue
Est-ce que des astres pourraient les prévoir ?
Est-ce que ne pas les contredire c'est les croire ?
J'ai fait mes devoirs mais j'crois que j'ai pas retenu la leçon
Bambin, j'suis devenu garçon
Depuis j'essaye tant bien que moi de rester moi-même
Plus d'repère, j'vois mes pensées dans des bulles de texte
Mon reflet dans le miroir me dit :
"T'es qu'une merde, mec, tu te perds"
Comment j'vois le futur ? Il nous fonce droit dessus
J'fais une croix dessus, ou des points de sutures
J'voudrais qu'ma barbe soit moins douce
Mon grand-père aimerait que sa bite soit plus dure
Pas facile d'ignorer ce que les voix susurrent
[Refrain : High Five Crew]
5 murmures ne font qu'un dans mon kaléidoscope
5 murmures ne font qu'un dans mon kaléidoscope
[Chapitre 3 : LecHad]
Et c'est toujours la même histoire
Chaque jour est pire que la veille
Levé 16 heures, pour faire des pâtes
Même pour m'nourrir j'ai la flemme
J'regarde les étoiles et les avions par la fenêtre
Mais chaque voyage me rappelle à quel point j'préfère chez moi
Je sais que j'irai pas loin car j'ai peur de m'lancer
Seul, je glande et j'reste là, j'attends la fin
Ils veulent me changer, laissez moi dans mon p'tit appart
J'veux pas rentrer dans la légende, moi, j'veux sortir d'la marge
C'qui va pas c'est que je sais pas ce qui va pas
Libre à moi de faire du rap qui parle à tous
Mais pas de hits parade si j'm'en tiens au rap que j'aime
Plus d'histoires de haine que d'histoires d'amour
[Pont : High Five Crew]
Laissez-moi, ne pas me faire embarquer dans les airs
Laissez-moi, laissez-moi, laissez-moi
Laissez-moi, ne pas me faire embarquer dans les airs
[Chapitre 4 : Assassam]
Une foule en liesse blesse celui qui veut test
Si la mort est à la morale, que râle celui qui le conteste
S'il suffit d'elle je n'aurai plus qu'à me soucier des nuits
Aux jours égarés dans les abysses de la surdité
Triste, la fenêtre se brise, les rideaux s'tordent
M'attire et brise ma nuque, la vision kaléido-stoppe
Des traits se tirent dans le cahier sur des récits trop propres
L'image s'en est allée au-delà des psychotropes
Laissez-moi, ne pas me faire embarquer dans les airs
Laissez-moi, laissez-moi, laissez-moi
Laissez-moi, ne pas me faire embarquer dans les airs
Embarqué contre mon grès, moi qui croyais caresser le rivage
Grêlons dans la chevelure par les nymphes dénouées
Freestyle sur la nef de Noé
Triste, mon nom est triste et ma foi rognée sur l'arche des fous
Dans ma lymphe des nuées ardentes grondent
Mais nocher écarte les douves, groove
Ici, Rhum est amer, mes deux frères ne voient que des louves
Trouves-tu qu'mon âme est peu clean ? Que j'suis pas cap ?
Ce soir le ciel est bas : cap sur l'île avec mon ami Bocklin
Souvent rêveur, les apparences te donnent
Et puis te volent des soirs
Les images se confondent, et si ça parait noir
Ça vire au vert, sans le vouloir les couleurs vivent
Je sais, croire est une chose
Et je ne vois que ça entre savoir et voir
[Refrain : High Five Crew]
5 murmures ne font qu'un dans mon kaléidoscope
5 murmures ne font qu'un dans mon kaléidoscope