Victor Hugo
Puisqu’ici‑bas toute âme

Puisqu'ici-bas toute âme
Donne à quelqu'un
Sa musique, sa flamme
Ou son parfum ;

Reçois mes voeux sans nombre
O mes amours !
Reçois la flamme ou l'ombre
De tous mes jours !

Je te donne, à cette heure
Penché sur toi
La chose la meilleure
Que j'ai en moi !

Mon esprit qui sans voile
Vogue au hazard
Et qui n'a pour étoile
Que ton regard !

Reçois donc ma pensée
Triste d'ailleurs
Qui, comme unе rosée
T'arrive en plеurs !

Mes transports pleins d'ivresses
Pur de soupçons
Et toutes les caresses
De mes chansons !