Victor Hugo
Mai
Puisque Mai tout en fleurs dans les prés nous récclame
Viens, ne te lasse pas de mèler à ton àme
La compagne les bois, Les ombrages charmants
Les larges clairs de lune au bord des flots dormants;

Le sentier qui finit où le chemin commence
Et, l'air et le printemps, et l'horizon immense
L'horizon que ce monde attache humble_et joyeux
Comme une lèvre au bas de la robe des cieux

Viens, et que le regard des pudiques étoiles
Qui tombe sur la terre à travers tant de voiles
Que l'arbre pénétré le parfums et de chants
Que le souffle embrasé de midi dans les champs;

Et l'ombre et le soliel, et l'onde, et la verdure
Et le rayonnement de toute la nature
Fassent épanouir comme une double fleur
La beauté sur ton front et l'amour dans ton cœur