​eden dillinger
L’arrêt de bus
[Paroles de "L'arrêt de bus"]

[Refrain]
Aujourd'hui, je suis repassé à l'endroit où, petits, ensemble on se marrait l'plus
Tout a changé, ils ont détruit notre banc pour y construire un arrêt d'bus

[Couplet 1]
L'impression de rien reconnaître comme si j'n'étais pas né ici
J'porte des cicatrices comme carte de visite, une larme sur le point d'tomber comme le bonnet d'Adebisi
J'ai grandi quelque part entre le mépris d'Godard et la nausée d'Sartre
J'mets des mots sur chacune de mes blessures comme si j'écrivais sur un plâtre
Ironiquement, les portes se ferment tant que tu n'as pas le toit ouvrant
On m'dit qu'il faut laisser du temps au temps mais je n'en ai pas autant
J'recherche l'enfant qu'j'étais du coin de l'œil quand j'rentre en scène
J'étouffe et j'ai juste besoin d'un transat, pas d'un Tranxène
Plongé dans la foule et ses attentes, j'ai égaré mon âme
Je dois prendre du recul sur les choses dont j'suis pas responsable
Toutes les promesses font mal, peu d'réponses face à trop d'questions
J'suis pas heureux quand je sors des sons, je suis heureux quand je rentre chez moi et que j'caresse mon chat
Hier encore, je rêvais d'une ascension interstellaire
Mais je reste dans ma cage tout comme Ter Stegen
Je creuse mon découvert puis y enterre mes rêves
Toujours pensif, regard perdu, le front ne peut pas se décoller d'la vitre
J'vois qu'des merdes partout, ils ont des textes à trous, j'ai des colliers à piques
J'suis pas de ceux qu'en veulent toujours plus, j'attends qu'le soleil réchauffe mon plexus
Tandis qu'ils se demandent comment j'ai pu tenir comme les lunettes de Morpheus
Et où étais-tu ? Pour payer l'loyer, c'était dur, c'était soit manger soit louer des stud'
J'veux voir personne, j'espère qu'il pleut, j'aurais pas à trouver d'excuses
[Pont]
Aujourd'hui, je suis repassé
Arrêt d'bus
Changé, changé, changé

[Refrain]
Aujourd'hui, je suis repassé à l'endroit où, petits, ensemble on se marrait le plus
Tout a changé, ils ont détruit notre banc pour y construire un arrêt de bus

[Couplet 2]
Alors j'n'écris plus, j'décris mes névroses, avant les lèvres bleues, avant le crâne chauve
Avant qu'j'devienne pauvre, je recherche des nouveaux thèmes pour pouvoir raconter les mêmes choses
Route du succès, j'aimerais te dire qu'on y est mais j'crois qu'j'suis pas convié, boycott serait con d'nier
Le bonheur est dans les choses simples donc j'emploie des mots compliqués
J'vois qu'des hommes louches et des Gorgones, alors je reste chez moi
Je lis Tolstoï, regarde Ghost Dog, eux ? Ils sont en manque d'inspiration comme George Floyd
J'enchaîne les déceptions et toute la tristesse que je porte traverse les saisons
Le cœur a ses raisons qu'la raison ignore, j'suis pas dans ton cœur, j'ignore les raisons
Naïveté en kidnapping, à peine arrivé, j'ai envie d'partir
Si tu veux connaître ma haine : prend la tienne, multiplie par dix, je crois ni aux fantômes ni en l'esprit de famille
Le Diable m'a dit : "Viens danser", j'ai essayé d'capter leur discours insensé
Mais c'est pas les tiens que les miens encensent, c'est nos mauvaises idées contre leur bien-pensance

[Refrain]
Aujourd'hui, je suis repassé à l'endroit où, petits, ensemble on se marrait l'plus
Tout a changé, ils ont détruit notre banc pour y construire un arrêt d'bus
[Outro]
Tout a changé, tout a changé
Aujourd'hui
Ils ont détruit notre banc pour y construire un arrêt de bus
Ouais, ouais
Aujourd'hui, je suis repassé à l'endroit où, petits, ensemble on se marrait le plus
Tout a changé
Ils ont détruit notre banc pour y construire un arrêt de bus