Bruno Coulais
Visages Dans La Foule
[Intro : Freeman] x2
Regard transparent unique anémique on vit comme on peut
Vé, comme on peut donner c'qu'on veut
Même en étant personne nos cœurs sonnent marre des creux
Anonymes on le reste tels des lépreux
[Couplet 1 : Shurik'n]
Le jour dort encore mais lui se lève
Y a que les tours et les chats dehors mais lui s'lève
À chaque fois le même effort, jamais d'trève
À chaque fois le même décor, lentement il en crève
Enchaîné à sa chienne de vie, chaque morsure l'affaiblit
Dans un puit de soucis il croupit près des portes de l'ennui
Sans bruit il suit le film jusqu'au happy end ou l'asile
Où le fleuve des ombres aboutit et vomit ses âmes englouties
Le cœur souvent dans l'étui il maintient sa chair à l'abri
Le front rempli de plis et c'putain de crédit qui s'languit
La tête pleine de jour comme de nuit, peu de place pour l'répit
Il faudrait pas que sa route dévie et s'paume dans l'brandy
Héroique à chaque acte une flamme d'espoir il brandit
À la face des costumes où se glissent les bandits
Chez lui l'mépris ça détruit pas, ça ragaillardit
Et de toute façon, y a la queue devant les portes de l'oubli
Juste un fantôme de plus parcourant le parvis
Doté d'la force des siens, guerrier de la survie
Un visage dans la foule flou mal défini
Un visage dans la foule comme tous un fait-dit
[Refrain : Freeman] x2
Regard transparent unique anémique, on parle pas d´mythes
Mais d´gens anodins qui s´battent pour un but
Le genre d´humain qui marche avec des valeurs
Ceux qui font tout pour éviter le malheur
[Couplet 2 : Akhenaton]
Aux yeux de la vie c'est une femme, une mère, pas un numéro d'sécu
Dont l'regard porte le poids du vécu
Séparée d'son mari, reclus
Histoire d'une amourette de discotheque qui doucement bascule dans la tragédie
Le drame et les malentendus, vicieuse maladie
Calque sa vie sur ce que l'assistante sociale a dit
Lointains paradis, 2000 et ses parasites
Son père était flic tombé sous les balles des séparatistes
Été à Biarritz, le sort varie
Maintenant elle vit à Ris, tristes tours grises dans la banlieue d'Paris
Visage anonyme, ange esseulé
Les gosses partent en couille, trop fatiguée pour gueuler
Dans l'bas des tours ils embrassent la nuit, ivres, crient fort
Conscients que leur mère vit une petite mort
Sarcophage en T1 dans un HLM, étroit bocal
Au pied dans le local, ils fument du hasch, ces cons s'cachent et l'aiment
Le jour s'lève, ils partent s'coucher
Leur mère pour travailler est allée s'doucher, dehors l'orage
Dehors la rage, et les canines de la vie qui mâchent
C'n'est qu'une image, mais dis-moi qui a du courage et qui est lâche
Milieu du boulevard, que savent-ils, abattue
Une femme porte plus d'gloire que leurs putain d'statues réunies
Ça bouleverse, quand on y pense
Des fois vaut mieux regretter ce qu'on rate que ce qu'on dépense
[Refrain : Freeman] x2
Regard transparent unique anémique, on parle pas d´mythes
Mais d´gens anodins qui s´battent pour un but
Le genre d´humain qui marche avec des valeurs
Ceux qui font tout pour éviter le malheur