Enrico Macias
L’Algérie
Dans ce port nous étions des milliers de garçons
Nous n'avions pas le cœur à chanter des chansons
L'aurore était légère, il faisait presque beau
C'était la première fois que je prenais le bateau
L'Algérie, écrasée par l'azur
C'était une aventure, dont on ne voulait pas
L'Algérie, du désert à Blida
C'est là qu'on est parti jouer les petits soldats
Aux balcons séchaient draps et serviettes, comme en Italie
On prenait de viеux trains à banquettes, on était mal assis
L'Algérie, mêmе avec un fusil
C'était un beau pays
L'Algérie

Ce n'était pas un port à faire du mélo
Et pourtant je vous jure que j'avais le cœur gros
Quand ils ont vu le quai s'éloigner, s'éloigner
Y en a qui n'ont pas pu s'empêcher de pleurer

L'Algérie, écrasée par l'azur
C'était une aventure, dont on ne voulait pas
L'Algérie, du désert à Blida
C'est là qu'on est parti jouer les petits soldats
Nos fiancées nous écrivaient des lettres, avec des mots menteurs
Le soir on grillait des cigarettes, afin d'avoir moins peur
L'Algérie, même avec un fusil
C'était un beau pays
L'Algérie
Un port ce n'est qu'un port, mais dans mes souvenirs
Certains soirs malgré moi je me vois revenir
Sur le pont délavé de ce bateau prison
Quand Alger m'a souri au bout de l'horizon

L'Algérie, écrasée par l'azur
C'était une aventure, dont je ne voulais pas
L'Algérie, du désert à Blida
C'est là que j'étais parti jouer les petits soldats
Un beau jour je raconterai l'histoire, à mes petits enfants
Du voyage où notre seule gloire, c'était d'avoir vingt ans
L'Algérie, avec ou sans fusil
Ça reste un beau pays, l'Algérie