Claudio Baglioni
Et le temps les oublie...
Les fleurs de gel volent sur la campagne
Les lumières des maisons se mêlent aux étoiles
Deux olives noires ses grands yeux noirs
Sur le bord de ses lèvres il y a son âme
Tout au loin l'écho des armes
Et elle lui dit des mots qu'il ne connaît pas

Trois petites branches de lilas
L'embarrassent et lui font peur
Et la guerre qui était là
Vient de fermer les yeux
Sur eux deux

Regardez-les
Comme ils se cherchent
Comme ils se touchent
Comme ils s'embrassent
Sous un ciel tellement pauvre
Et le temps se sauve
Et il les oublie là

Les sapins griffent doucement les vitres
Deux cuisses blanches toutes chaudes sous le jupon
Et le fusil dort dans un coin

Un béret de drap bleu
De misère et d'espérance
Quand la guerre sans le savoir
S'est arrêtée pour eux
Pour eux tout seuls
Regardez-les
Et comme ils courent
Et comme ils chantent
Et comme ils dansent
Il y aura d'autres temps
Le gel s'en ira
Et ils resteront là

Et comme ils jouent
Sous les sapins
En s'envolant
Dans la nuit floue
Vers un ciel bien plus beau
Et le temps s'en va
Et il les oublie là