Claudio Baglioni
L’eau sous les ponts
Il a ôté sa chemise
Jeté ses regrets dessus
Et ses deux pieds dans l'eau grise
Sont des poissons qui remuent
Ses mains se déplacent
Ouvrant la surface
Comme s'il rentrait chez lui

Ses souliers sur le rivage
Restent dans le paysage
Et si profonde est sa tristesse
Qu'il ne peut même pas pleurer

Le ciel se renverse
Où ses deux yeux cherchent
La trace d'un autre ciel

Je suis à toi
Je te suivrai
Où tu iras
Moi je serai

Il se prend lui-même dans ses bras
Dans l'eau qui le fait trembler

Les trains qui sont partis
Et que l'on à manqués
On ne les prendra plus jamais

Avant qu'on les oublie
Pour de bonnes raisons
De l'eau peut couler sous les ponts

L'eau est montée à ses hanches
La lune est lourde à porter
Poussant ses épaules blanches
Elle semble l'enfoncer

Dans un grand silence
Comme il fait je pense
Juste à l'entrée de l'enfer
Je ne sais pas
Ce qui va pas
Ce que tu as
Ce qui va pas

Un brouillard étrange et rose l'entoure
Et la nuit pénètre en lui
Les rêves qu'on a rêvés
En toute ingénuité
Finissent comme des fleurs dans la boue

Avant que toutes nos peurs
S'endorment au fond de nous
De l'eau peut couler sous les ponts

Son cœur partout lui résonne
Il veut encore avancer
Sa bouche encore s'époumone
Et le froid vient l'embrasser

Ce qui l'a fait vivre que la vie a tué
Tournoie dans une eau glacée

Je ne t'aime plus
J'suis plus à toi
Et que veux-tu
Allez, salut
Et dans le courant il disparaît
À sa fatigue cloué