Plume Latraverse
Le chant de l’égoutier (du 350e)
Je vis dans une ville, je vis sur une île
Coincée dans un océan de banlieues
Je reçois des bills de l'hôtel de ville
Faut ben payer, si on veut chialer mieux!
Qu'est-ce qui va pas dans cette ville-là?
Se demandait le chef de la bourgade
Cette inquiétude de mande une étude
Y faut réanimer la mascarade!
Pourquoi mettre tant de gras dans la parade?
Pour mieux lâcher son tas au-dessus du stade?
Tant qu'à jouer sur les mots avec des phrases toutes faites
(Pour maquiller nos dettes)
Si on changeait la toile pour une toilette?
Gargantua pourrait chier là
Comme les mégalomanes de son engeance
Même qu'y peut ben emmener son chien
On mettra des poteaux en conséquence
De trou du cul, à trou dans rue
Trous dans le budget et trous dans les mémoires
On met des taxes comme des tampax
Pis on plante des petits arbres pour pus rien voir
L'hôtellerie, farce à part, se sent tout triste!
Faut que la ville fasse sa part pour les touristes!
Ce toujours très intrinsèque de faire la bon apôtre
Quand on fait le jars avec le fric des autres
Baissez donc le prix du gaz, des cigarettes
C'est déjà fait! Ou
Patchez les fuites de gaz avant que ça pète!
C'est comme la bière qui se fait la guerre
C'est pas de la publicité qu'on achète
Faites-en une sorte qui est assez forte
Pis arrêtez de nous vendre des étiquettes!
Je vis dans une ville, je vis sur une île
Un vieux volcan qui est plein d'yark! Par en dessous
À voir la mine de note stade en ruine
Y a vraiment de quoi péter plus haut que le trou
Pour qu'une ville soit authentique dans son centre
Pas besoin d'y donner un mal de ventre!
Tant qu'à faire un lavement pour faire surfer les rats
Faites donc le ménage dans le fonctionnariat!
(Cette idée de vouloir prendre le monde pour des bouches-trous
Pour donner aux touristes ce qu'ils voient partout
Cette idée de toujours prendre le monde des bouches-trous
On est un peu touristes nous autres itou...)
1992, quel été de cul