Plume Latraverse
Plastiquement vôtre !
C'était un mannequin superbe, une magnifique poupée imberbe
Devant ses grands yeux langoureux, comment ne pas être amoureux?
Avait la peau lisse et luisante, le look parfait, la hanche bombée
La lippe gonflée, la dent brillante et des seins pas faits pour tomber
Mon amour devint élastique devant cette beauté plastique
Me mis à lui offrir des fleurs (en plastique)
Qui gardent toujours leurs couleurs
Mais, elle, malgré toute mon ampleur
Demeurait raide comme une fourchette (en plastique)
Celle que j'aimais sans cachette
Voulait peut-être que j'achète un petit émergent doré? (en plastique)
Je me mis à mal digérer, à l'estomac fus opéré
Me retrouvai avec un sac (en plastique)
Que l'on suspend comme un hamac
Mais qui n'est rien d'autre qu'un cul-de-sac
Bientôt, on me mettra des tubes (en plastique)
Je sens mon amour qui titube, il se peut même qu'on m'incube
Pour mouler ma tendresse en cubes (en plastique)
Et on en vendra à la ronde pour que toutes les poupées blondes
Aient le sentiment de construire un monde (en plastique)
Et on en vendra à la ronde pour que toutes les poupées du monde
Aient l'imagination féconde