Plume Latraverse
Rince-cochon
Quand j'vivais en enfer
Chez Lili les bas fonds
Que j'déconnais en l'air
Tout c'qui sentait pas bon

En me faisant accroire
En esprit mal-tourné
Qu'on se brûle à la gloire
Qu'le pouvoir fait sauter
Bien à l'abri derrière ma sale réputation
Je m'vautrais solitaire
Avec mon rince-cochon

En m'disant que le fumier
N'est rien d'autre qu'un angrais
Qu'une fleur peut-y pousser
Sans même le faire expres

Je mets d'l'eau dans mon vin
Avеc du Drano© chaque matin

Quelle joiе d'vociférer
Contre son propre destin
En traitant l'monde entier
D'imbécile assassin
Aussi déconvenant
Qu'le crachat d'un crachoir
Comme la tendresse
Qui s'rait impossible à r'cevoir

Le vent a apporté
Une pluie de violence
Par le circuit fermé
D'une nucléaire ambiance

En hurlant camarade
J'te vois depuis qu't'é au monde
T'es jammé dans ta marde
T'aurais besoin d'une sonde

Je mets d'l'eau dans mon vin
Avec du Drano© chaque matin

Les évenements notoirs
À la télévision
Passent trop vite pour avoir
L'temps d'en faire des chansons

Bébé dock comme une toast
N'est pas aussitôt cuit
Que v'la déjà marcos
À ch'val sur khadafi
Les dames veulent
Être l'égal de tout ça
En s'embarquant la d'dans
Ça va leur prendre des bras

Encore quelques années
À porter l'uniforme
Elles pourront s'aliéner toute
En bonne et du forme

Je mets d'l'eau dans mon vin
Avec du Drano© chaque matin

Un psychiatre m'a dit
Que mon côté affectif
Était plutôt pourrit et
Très rébarbatif

Qu'il cherchait le pourquoi
De la déconnection
Qu'il suscitait l'effroie
Dans mon insoumission

Déboutonnant l'armure
De ma psychomanie
Comme on cherche l'eau pure
Voici c'qu'il découvrit
Une pluie de préjugé
Qui r'bondissait dedans
Un puit empoisonné
Par de bons sentiments

Je mets d'l'eau dans mon vin
Avec du Drano© chaque matin

Frères humains sans
Cœur aux 1001 reproches
Priez pour les frondeurs qui
Ruissellent dans leur roches

Qui s'battent avec eux-même
En faisant mal aux autres
Qui ramenent leurs problêmes
Su'l dos des douze apôtres

Pharisiens éborgnés
Grandes âmes corrompues
Public à écorché
Ou impuissant œillu

Les inocents malades
Les prodiges malheureux
Les faiseurs de parades
Les détraqués vicieux

Je mets d'l'eau dans mon vin
Avec du Drano© chaque matin

Pour tous les invivables
Qui meurent de s'émouvoir
Qui en sont incapable
Du fond de leur tiroir

Les victimes mortelées
Du mal originel
Les grands paralysés
D'l'amour universel

En travaillant assis
Sur sa matière brute
En vivant sa folie
En transcendant sa lute

Peut-être que la terre
Dans le fond de son ventre
Nourrit un arbre vert qui lui
Pousse en plein centre

Je mets d'l'eau dans mon vin
Avec du Drano© chaque matin

Depuis c'temps-là que je m'arrose
La plante des pieds par en d'dans Bahouuuuuu