Gabriel Fauré
Dans la Nymphée
Quoique tes yeux ne la voient pas
Sache, en ton âme, qu'elle est là
Comme autrefois divine et blanche
Sur ce bord reposent ses mains
Sa tête est entre ces jasmins ;
Là, ses pieds effleurent les branches
Elle sommeille en ces rameaux
Ses lèvres et ses yeux sont clos
Et sa bouche à peine respire
Parfois, la nuit, dans un éclair
Elle apparaît les yeux ouverts
Et l'éclair dans ses yeux se mire
Un bref éblouissement bleu
La découvre en ses longs cheveux ;
Elle s'éveille, elle se lève
Et tout un jardin ébloui
S'illumine au fond de la nuit
Dans le rapide éclair d'un rêve