Gabriel Fauré
C’est l’extase
C'est l'extase langoureuse
C'est la fatigue amoureuse
C'est tous les frissons des bois
Parmi l'étreinte des brises
C'est vers les ramures grises
Le choeur des petites voix
O le frêle et frais murmure !
Cela gazouille et susurre
Cela ressemble au bruit doux
Que l'herbe agitée expire...
Tu dirais, sous l'eau qui vire
Le roulis sourd des cailloux
Cette âme qui se lamente
Et cette plainte dormante
C'est la nôtre, n'est-ce pas ?
La mienne, dis, et la tienne
Dont s'exhale l'humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas ?