Georges Bizet
L’abandonnée
D'autres femmes m'ont pris son regard, sa pensé!
Comme dans l'eau courante
Une image effacée
Rien n'est resté de moi dans son rêve oublieux!
Si je frappe à sa porte, il dira, l'infidèle:
"Quelle est cette étrangère et pourquoi pleure-t-elle?"
Il n'aura reconnu ni mes pleurs ni mes yeux!
Mais je suivrai toujours celui qui m'abandonne;
Sa trahison n'est riеn puisque je la pardonne;
S'il faut mourir par lui jе bénis le tombeau
Et s'il vole toujours à quelque amour nouvelle
Je ne demande rien sinon que l'infidèle
M'ait oubliée assez pour m'aimer de nouveau!