Yves Montand
La complainte de Mandrin
[Paroles de "La complainte de Mandarin"]
Nous étions vingt ou trente
Brigands dans une bande
Tous habillés de blanc
A la mode des, vous m'entendez
Tous habillés de blanc
A la mode des marchands
La première volerie
Que je fis dans ma vie
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un, vous m'entendez
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un curé
J'entrais dedans la chambre
Mon Dieu, qu'elle était grande!
J'y trouvais mille écus
Je mis la main, vous m'entendez
J'y trouvais mille écus
Je mis la main dessus
J'entrais dedans une autre
Mon Dieu, qu'elle était haute!
De robes et de manteaux
J'en chargeais trois, vous m'entendez
De robes et de manteaux
J'en chargeais trois chariots
Je les portais pour vendre
A la foire en Hollande
J'les vendis bon marché
Ils ne m'avaient rien, vous m'entendez
J'les vendis bon marché
Ils ne m'avaient rien coûté
Ces Messieurs de Grenoble
Avec leurs longues robes
Et leurs bonnets carrés
M'eurent bientôt, vous m'entendez
Et leurs bonnets carrés
M'eurent bientôt jugé
Ils m'ont jugé à pendre
Ah ! c'est dur à entendre
A pendre et étrangler
Sur la place du, vous m'entendez
A pendre et étrangler
Sur la place du marché
Monté sur la potence
Je regardais la France
J'y vis mes compagnons
A l'ombre d'un, vous m'entendez
J'y vis mes compagnons
A l'ombre d'un buisson
Compagnons de misère
Allez dire à ma mère
Qu'elle ne me reverra plus
J'suis un enfant, vous m'entendez
Qu'elle ne me reverra plus
J'suis un enfant perdu