Zbigniew Preisner
L’Amour au Premier Regard
Ils pensent tous deux
Qu'un sentiment subit les a unis
Belle est cette certitude
Plus belle encore l'incertitude
Ils croient que ne se connaissant pas
Rien n'a jamais eu lieu entre eux
Mais ces rues ces escaliers ces couloirs
Où depuis longtemps ils ont pu se croiser
J'aimerais leur demander
S'ils n'ont pas souvenir
Peut-être dans une porte tournante
Ou un jour face à face
Quelque part non dans la foule
Au téléphone mais c'est une erreur
Mais je sais leur réponse
Non ils ne s'en souviennent pas
Mais tout commencement
N'est qu'une suite
Depuis si longtemps déjà
Le hasard a joué avec eux
Pas tout à fait prêt
À se changer en destin
Qui les rapproche les éloigne
Leur coupe la route
Et étouffant un rire
Se sauve un peu plus loin
Il y a eu des signes
Indéchiffrables qu'importe
Il y a trois ans peut-être
Ou bien mardi dernier
Cette feuille qui a volée
D'une épaule à l'autre
Un objet perdu ramassé
Qui sait peut-être un ballon déjà
Perdu dans les fourrés de l'enfance
Mais tout commencement
N'est qu'une suite
Le livre du destin toujours ouvert
Il y a eu des poignées
Des sonnettes où sur la trace d'une main
Une autre s'imprimera
Des valises côte à côte à la consigne
Et peut être une nuit un même rêve
Dès le réveil au matin effacé
Mais tout commencement
N'est qu'une suite
Le livre du destin toujours ouvert
Au milieu