Michel Sardou
Un roi barbare
Si tu rencontrais par hasard
Un maçon et un charpentier
Rénovant un château bulgare
Depuis mille ans désenchanté
Ils te diraient que Dieu est mort
Sans avoir jamais existé
Et que la grande horloge tourne
Et n'as pas besoin d'horloger
Ils t'ouvriraient peut-être encore
Les lourdes portes d'un tombeau
Où le grand architecte dort
Ensanglanté dans son manteau
Et si tu n'es pas assez fou
Pour t'initier à leur secret
Ils te laisseraient vivre à genoux
Et jamais ils ne te diraient
Que dans une autre vie
Tu étais roi barbare
Tout autour de ton lit
Des chambellans bizarres
Te versaient dans des coupes
Un flot de raisins bleu
C'était une autre vie
C'était un autre lieu
Et dans une autre vie
J'étais un roi barbare
Que dans mes écuries
Mes plus beaux chevaux noirs
Attendaient que la guerre
M'appelle à d'autres jeux
Et dans cette autre vie
Que j'étais heureux
Si tu rencontrais par hasard
Un maçon et un charpentier
Rénovant un château bulgare
Depuis mille ans désenchanté
Ils te diraient que tu es mort
Il y a des siècles de ta vie
Que le ciel se souvient encore
Parfois de ton tout dernier cri
Et pour finir ils t'ouvriraient
La grande Bible des païens
Le livre où dorment les secrets
De l'âge d'or qui fut le tien
Et si tu n'es pas assez fou
Pour t'initier à leurs secrets
Ils te laisseraient vivre à genoux
Et jamais ils ne te diraient
Que dans une autre vie
Tu étais roi barbare
Tout autour de ton lit
Des chambellans bizarres
Te versaient dans des coupes
Un flot de raisins bleu
C'était une autre vie
C'était un autre lieu
Que dans une autre vie
Tu étais un roi barbare
Que dans tes écuries
Tes plus beaux chevaux noirs
Attendaient que la guerre
T'appelle à d'autres jeux
Et dans cette autre vie
Tu étais heureux