FAUVE
Voyous
[Paroles de "Voyous" ft. Georgio]

[Couplet 1 : Quentin Postel]
Barre-toi !
Casse-toi j't'ai dit ! Qu'est-ce qu'il t'faut d'plus ? T'en as pas vu assez ?
Et arrête de m'regarder comme ça, t'as rien écouté ? T'as rien compris ?
Comment j'dois te l'dire pour que ça imprime ?
Écoute, pauvre conne
J'suis pas quelqu'un d'bien, j'suis pas une belle personne
J'suis une sale bête, une bouteille de gaz dans une cheminée
Et j'vais finir par te sauter au visage si tu t'approches trop
Comme ça a fait avec les autres
Mais tu sais pas d'quoi tu parles
J'ai essayé, ça sert à rien, on change pas, on change jamais
Et quand bien même de toute façon ici y a pas d'deuxième chance
On efface pas les ardoises
Me dit pas qu't'es pas au courant, qu't'as pas vu
C'est imprimé partout
Dans les journaux, sur les écrans, dans l'regard des gens
C'est même écrit en grand sur les immeubles, la nuit
Quand les gens biens comme toi sont endormis
C'est marqué en rouge
Tu nais comme ça, tu vis comme ça, tu canes comme ça
Seul à poil face à ton r'flet avec ton dégoût d'toi-même, ta culpabilité
Et ton désespoir comme seul témoin
Non, crois-moi, tu veux vraiment pas qu'j'aille plus loin
Parce qu'au mieux ça t’empêchera d'dormir
Et au pire, ça t'donnera envie d'me cracher à la gueule
Alors avant qu'j'me transforme encore une fois, pars en courant
Fuis-moi comme le choléra
[Refrain : Quentin Postel]
Non, j'ai braqué personne, planté personne, buté personne
Mais j'suis un voyou, c'est comme ça qu'on dit tout simplement
J'ai fait des choses que j'regrette suffisamment
Suffisamment pour y penser tout l'temps
J'pourrais t'donner un million d'bonnes raisons
Pour qu'on m'attrape, qu'on m'casse les g'noux et qu'on m'cloue au pilori
Et si un jour on vient m'chercher, j'résisterai pas
J'sortirai les mains sur la tête sans faire d'ennui
Mais avant qu'ça arrive, j'voudrais qu'tu saches que j'ai compris
Que j'passe mes nuits entre cachetons et insomnies
Et que j'vais m'battre pour reconstruire un apprenti repenti et tant pis
Si ça m'prend toute une vie

[Couplet 2 : Quentin Postel]
Pardon ?
Que j'parle un peu moins fort ? Ah, on vous dérange en fait, merde
Et ben, si on t'dérange, tu t'casses ou sinon tu fermes ta gueule, tu regardes ton assiette
Et tu nous fous la paix cinq minutes, le temps qu'j'termine, tu peux faire ça ?
Qu'est-ce qu'il y a ?
Ça t'gêne qu'on t'croise comme ça d'vant tout l'monde ? Ben ouais, c'est chiant ! J'comprends, mon gars
Mais dis-toi qu't'as d'la chance, toi
Toi, t'es né bien comme il faut, t'es solide, t'es cohérent, tu mets personne mal à l'aise dans les restaurants
Tu dors bien sur tes deux oreilles, t'es un bon petit Français, t'es beau, t'es bien
Comme un magazine de déco, comme une maison témoin
Ça t'arrive pas ces choses là, hein ?
Tu vois absolument pas d'quoi j'parle ?
Et ben, ouvre pas trop la porte de ton placard alors, tu pourrais être surpris
Ça va t'faire tout drôle le soir où les choses que tu pensais avoir enfoui
Te f'ront savoir qu'en fait
Elles étaient là, juste là, planquées sous l'tapis
Elles sortent une main puis t'plante une seringue dans l'pied avant d'disparaître
Et alors là
Ça t'prend à la gorge comme des odeurs d’ammoniaque
Ça t'colle des sueurs froides
T'as les dents qui claquent
Mais non, j'me calme pas !
J'me calme pas, il sait pas c'que c'est lui !
Il sait pas c'que c'est, d'être un crevard, d'être mal mfoutu, d'être une crasse, un pantin
D'être le terrain où l'bien et l'mal s'affrontent
Il sait pas c'que c'est !
[Refrain : Quentin Postel]
Non, j'ai braqué personne, planté personne, buté personne
Mais j'suis un voyou, c'est comme ça qu'on dit tout simplement
J'ai fait des choses que j'regrette suffisamment
Suffisamment pour y penser tout l'temps
J'pourrais t'donner un million d'bonnes raisons
Pour qu'on m'attrape, qu'on m'casse les g'noux et qu'on m'cloue au pilori
Et si un jour on vient m'chercher, j'résisterai pas
J'sortirai les mains sur la tête sans faire d'ennui
Mais avant qu'ça arrive, j'voudrais qu'tu saches que j'ai compris
Que j'passe mes nuits entre cachetons et insomnies
Et que j'vais m'battre pour reconstruire un apprenti repenti et tant pis
Si ça m'prend toute une vie

[Interlude : Quentin Postel]
Comment est-ce que tu peux penser qu'tu tiens à moi si moi-même, j'y tiens pas ?
Pourquoi tu dis qu'tu m'aimes alors que moi-même, j'me déteste ?
Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu restes ?
Comment est-ce que tu peux penser qu'tu tiens à moi si moi-même, j'y tiens pas ?
Pourquoi tu dis qu'tu m'aimes alors que moi-même, j'me déteste ?
Pourquoi t'es là ? Pourquoi tu restes ?

[Couplet 3 : Quentin Postel]
Non, pas ce soir
Pas ce soir, laisse-moi, s'il te plait
Non, j'veux pas y aller, j'veux pas rentrer, j'veux pas dormir
Mais surtout non, j'veux pas parler
Ce soir j'veux juste hurler
J'ai besoin d'ouvrir les vannes, tu comprends, de tout lâcher
Comme un puceau qui ment
De hurler mes mots pesants
Avec ma voix d'adolescent qui a jamais mué
De hurler ma peur de l'abandon, ma r'cherche frénétique d'attention
Mon besoin d'reconnaissance en permanence comme un chien des caresses
Mes tentatives désespérées d'me faire passer pour un mec que j'suis pas
Et que j'serai probablement jamais
De hurler mon absence de courage, ma cruauté, ma politesse maladive
Mon optimisme débile, mon zèle dangereux, mes réflexes à la con
Mes accès d'colère, ma culpabilité bidon, ma sexualité en vrac et mes fantasmes tordus
De hurler ma peur panique des autres
Ma mesquinerie sournoise, mes regrets, mes erreurs, mes névroses, mes obsessions, mes méta-obsessions
Ma phobie de la douleur, de la perte, du suicide, de la dépression
[Couplet 4 : Georgio]
Une tête de déporté
Dans ma bouche comme un goût d'sang et des murs sales autour de moi
J'ai l'impression d'être en HP
J'me fais cogner par mes r'grets, ma
Santé mentale me fait des doigts, il faut qu'je sorte de dégrisement
Que j'récupère ma vie d'avant
Mais à quoi bon prendre un ticket
Si c'est pour s'faire crosser par des connards sans âme et sans valeurs ? À quoi bon s'forcer à tricher ?
J'appréhende le
« Encore toi ! » d'ma mère et l'regard effrayé d'mon frère
Y aura personne pour m'épauler
À part l'sourire de l'épicier, lui acheter deux, trois bières
Avant d'passer la nuit dehors
Avec haine rage et remords et t'inquiète pas qu'j'perds pas l'Nord
Même si l'autre crie partout
Que j'vaux pas mieux qu'un voyou
Elle a r'ssorti les vieux dossiers, rien à foutre
Que j'lui répète qu'elle sait pas tout
J'te parle pas d'ceux
Qui font pas mieux, ceux pour qui ça fait longtemps qu'mon nom est d'venu tabou
Et quand j'suis là, ils font semblant
Alors qu'en vrai, ils rêveraient d'me tordre le cou
Faut dire qu'les mensonges n'ont pas arrangé l'coup
Les langues de putes
En ont fait tout autant
C'est jamais tout l'temps noir ni tout l'temps blanc
Malgré ça, même si j'suis dépassé, que j'dors plus
J'essaie de tirer d'nouveaux plans, de quoi m'refaire
De prendre de l'air, de l'altitude, trouver une fille bien et sortir de ma brume
Peu importe c'que tu m'opposes
J'ferai mes armes tout seul
J'veux qu'on m'parle bien et qu'on m'estime pour c'que j'suis
Éviter à tout prix ce modèle de défaite qu'on m'a prescrit car quoi d'pire que c'putain d'trio
Métro-boulot-dodo ?
Quand t'as d'jà pensé à la fin mais t'acceptes pas
De voir le monde tourner sans toi
Même si parfois
Tu sais très bien qu't'en es pas très loin
Y a pas d'saints ici-bas, nan, juste des mecs comme toi et moi
Qui veulent tromper l'Tout-Puissant sous des apparences de vauriens vraiment pas séduisants, on fait quoi ?
On crame chaque jour comme des condamnés
Parce qu'on a tous peur du Jugement dernier

[Refrain : Quentin Postel & Georgio]
Non, j'ai braqué personne, planté personne, buté personne
Mais j'suis un voyou, c'est comme ça qu'on dit tout simplement
J'ai fait des choses que j'regrette suffisamment
Suffisamment pour y penser tout l'temps
J'pourrais t'donner un million d'bonnes raisons
Pour qu'on m'attrape, qu'on m'casse les g'noux et qu'on m'cloue au pilori
Et si un jour on vient m'chercher, j'résisterai pas
J'sortirai les mains sur la tête sans faire d'ennui
Mais avant qu'ça arrive, j'voudrais qu'tu saches que j'ai compris
Que j'passe mes nuits entre cachetons et insomnies
Et que j'vais m'battre pour reconstruire un apprenti repenti et tant pis
Si ça m'prend toute une vie